« Jean-Claude Romand était quelqu’un de très narcissique »
Condamné à la perpétuité en 1996 pour avoir tué sa femme, ses enfants et ses parents, Jean-Claude Romand va demander ce mardi à bénéficier d’une mesure de libération conditionnelle. Daniel Settelen se souvient de l’expertise psychiatrique qu’il a réalisée du « faux médecin » de l’OMS.
Quels souvenirs conservez-vous de cette expertise ?
Aujourd’hui, on résume Jean-Claude Romand à quelqu’un qui a passé sa vie dans le faux. Je me souviens surtout d’un homme brillant. Il a eu son bac avec une moyenne de 16/20. Mais il a subi un bizutage et en est sorti traumatisé. C’est à ce moment-là qu’il s’est inventé une maladie. Et c’est pour «soigner» cela qu’il s’est inscrit à la faculté de médecine.
C’est à partir de là qu’il a commencé à mentir ?
A partir de la deuxième année de médecine. C’est bête, mais il ne s’est pas réveillé le jour des examens. Et, plutôt que de refaire une année, il a commencé à mentir. Selon lui, il fallait protéger sa mère qui était fragile. Comment a-t-il justifié auprès de vous le fait d’avoir tué ses proches ?
Il a eu cette phrase incroyable : «J’ai tué tous ceux que j’aime. Mais je suis enfin moi!» Je pense qu’il s’est libéré d’un poids. Après, il ne faut pas oublier que Jean-Claude Romand était quelqu’un de très narcissique. Il avait prévu de se suicider la veille de son procès. Et finalement, il y a renoncé pour qu’on continue à parler de lui dans les médias…