L’affaire Vincent Lambert relancée
Fin de vie Bien que dans un état végétatif irréversible, l’ex-infirmier ne subit aucun acharnement thérapeuthique, conclut un rapport
Chargés par la justice d’examiner Vincent Lambert, en état de conscience minimale depuis un accident de la route il y a dix ans, trois médecins experts ont rendu un rapport (le 18 novembre) qui relance la bataille familiale entre les parents du quadragénaire, favorables à son maintien en vie, et sa femme et son neveu, qui veulent le laisser mourir.
Entre deux rives, sans aucune possibilité de rejoindre l’une ou l’autre. Vincent Lambert est « dans un état végétatif chronique irréversible », concluent les médecins dans un rapport de 31 pages que 20 Minutes s’est procuré. Notant quelques «éléments minimes d’aggravation» depuis le dernier examen réalisé en 2014, les trois professeurs de neurochirurgie et d’oto-rhino-laryngologie
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Quel état de santé ?
estiment que «la situation d’impotence fonctionnelle totale» interdit à Vincent Lambert «toute qualité de vie» et «ne [lui permet] plus d’accès possible à la conscience ».
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Les experts estiment que Vincent Lambert n’est pas victime d’un acharnement thérapeutique» destiné à le maintenir en vie. Ils considèrent ainsi que l’alimentation et l’hydratation artificielle du patient, les seuls soins à l’heure actuelle qu’il reçoit à l’hôpital Sébastopol, à Reims, ne constituent pas une « obstination déraisonnable », élément clé de la loi Claeys-Leonetti sur la fin de vie, contrairement à ce qu’estimait le Conseil d’Etat dans sa décision du 24 juin 2014.
Contacté par 20 Minutes, Jean Paillot, l’avocat des parents de Vincent Lambert, se réjouit
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Un acharnement thérapeutique ?
Quelles réactions ?
que les experts aient conclu qu’il n’y avait pas d’obstination déraisonnable et qu’il pouvait être transféré dans une unité spécialisée, comme le réclament ses clients. «Mais, sur le fond, nous remettons en cause l’évaluation qui a été faite de sa conscience, poursuit-il. Elle a eu lieu en une heure quarantecinq. Or, certains experts estiment qu’une telle évaluation nécessite entre deux et trois semaines d’examen. » L’avocat va demander un « complément d’expertise ».
Toutes les parties ont désormais jusqu’au 19 décembre pour formuler leurs observations sur ce rapport d’expertise. A cette date,
˃ Quelles suites ?
une audience aura lieu au tribunal administratif de Châlons-en-Champagne (Marne) où chacun pourra plaider sa cause. Si le tribunal valide le principe d’un arrêt des soins, les parents de Vincent Lambert porteront sans doute le cas devant le Conseil d’Etat qui devra, à nouveau, prendre une décision. «S’il valide l’arrêt des traitements, il faudra alors trouver un médecin qui ait le courage de laisser partir Vincent sereinement, indique François Lambert, partisan de stopper l’alimentation et l’hydratation de son oncle. Avec toutes les pressions dans ce dossier, ce n’est pas évident.»