« Jonas » va vous faire vibrer
Téléfilm Arte diffuse ce vendredi à 20h55 cette fiction multiprimée au festival de La Rochelle, une première oeuvre subtile et stylisée
Une chronique nimbée de mystère sur le passage à l’âge adulte, emmenée par le magnétique Félix Maritaud, sur une musique d’Alex Beaupain, et avec Aure Atika. Arte diffuse ce vendredi à 20h55 le téléfilm « Jonas », première et sensible oeuvre écrite et réalisée par Christophe Charrier, primée pour sa réalisation, sa musique et sacrée meilleur téléfilm au Festival de la fiction TV de La Rochelle. Pourquoi faut-il regarder cette fiction ?
Tout commence en 1997. Le père de Jonas fait le plein pendant que son fils (Nicolas Bauwens, qui campe Jonas adolescent), 15 ans, joue à la Game Boy à l’intérieur du véhicule. A son retour, il le découvre enfermé à double tour, terrorisé. Que s’est-il passé ? « Jonas, dans la Bible, c’est un personnage qui n’échappe pas à son destin », rappelle Christophe Charrier. A 30 ans, Jonas (Félix Maritaud) est devenu un homme instable, paumé, solitaire et autodestructeur, qui écume les boîtes gays toulonnaises et enchaîne les amants. Quelle blessure ronge Jonas ? « C’est un téléfilm sur la culpabilité, peutêtre même la lâcheté », résume Christophe Charrier. Le réalisateur alterne subtilement flash-back et retours au présent, remontant ainsi le cours de la vie du personnage pour dévoiler le traumatisme initial. Le réalisateur ose le mélange des genres et joue habilement avec les codes du thriller, du teen movie et même du fantastique. La mise en scène se caractérise par des partis pris esthétiques forts. « J’ai dit au chef-opérateur, Pierre Baboin, qu’on allait filmer Toulon comme Los Angeles ! Je me suis inspiré de Nowhere [1997] de Gregg Araki pour cette chroma orangée. Je ne voulais pas changer de chroma entre le passé et le présent, je voulais que le film ait une unité totale et qu’on passe d’une époque à l’autre hyper simplement », explique le metteur en scène. « Les choses se dévoilent au fur et à mesure, poursuit-il. La série télé a changé la manière dont les gens perçoivent une fiction. Les téléspectateurs captent les ellipses, des choses sous-jacentes dans les images. Je voulais que le spectateur soit en tension totale et donner plein de fausses pistes. » L’une d’elles est l’homophobie. «Je ne voulais pas que l’homosexualité soit un enjeu. Je voulais faire quelque chose de décomplexé. Je ne voulais pas de souffrance par rapport à ça», conclut-il. Une quête de rédemption où l’on vibre avec Jonas.
« Je voulais que le spectateur soit en tension totale. » Christophe Charrier, réalisateur