Un an de prison ferme pour le professeur grenoblois
Deux lycéens avaient été emportés et tués par une coulée de neige lors d’une sortie scolaire aux Deux Alpes
A la barre du tribunal correctionnel de Grenoble (Isère), le 23 octobre, Michel Arquillière, 50 ans, avait exprimé ses regrets, imploré le pardon des familles et expliqué qu’à l’époque du drame, il n’était pas dans son état normal. Qu’il n’était pas en mesure, psychologiquement, d’encadrer une sortie de lycéens à la montagne. Il était alors sous antidépresseurs. « Je n’ai aucune excuse. Pas un jour ne se passe sans que je ne pense à Thelma et Léo, emportés sur une piste où nous n’aurions pas dû être. »
Un «défaut d’encadrement»
Mardi, cet enseignant de sport a été condamné à deux ans de prison, dont un an ferme, pour homicide involontaire après la mort de deux lycéens lyonnais qui avaient péri dans une avalanche survenue aux Deux Alpes le 13 janvier 2016. Une condamnation conforme aux réquisitions du procureur de la République. Ce jourlà, le groupe de lycéens encadré par Michel Arquillière avait emprunté une piste noire, pourtant fermée au public. Et ce, alors que le risque d’avalanche était d’un niveau 3 sur 5. Léo et Thelma, deux élèves de 16 ans scolarisés à la cité Saint-Exupéry à Lyon, étaient morts ensevelis sous la coulée de neige. Le professeur de sport, pris dans l’avalanche, avait été grièvement blessé et hospitalisé. Un skieur ukrainien, présent sur la piste, était également décédé. A l’audience du 23 octobre, le procureur de la République avait estimé que le quinquagénaire avait fait preuve d’un « défaut d’encadrement et d’autorité », en n’ayant pas refusé « la violation d’interdits ».
Il avait conclu à la « faute caractérisée » de Michel Arquillière et avait réclamé l’interdiction définitive d’exercer de l’enseignant. Celui-ci a finalement écopé d’une interdiction d’exercer le métier de professeur de sports pendant trois ans.