L’OM de Rudi Garcia englué dans le piège des défaites
L’OM est englué dans une crise qu’il ne semble pas près d’endiguer
Et maintenant, on fait quoi? Eliminé par Andrézieux en Coupe de France, l’OM commence 2019 par une pile de problèmes, et autant de questions. Qui envoyer valser, qui garder, comment faire pour remettre de l’ordre dans ce capharnaüm ? Depuis le 25 novembre, Marseille n’a plus gagné et les prestations insipides s’enchaînent. Un naufrage sans fin qui aurait été synonyme de limogeage pour l’entraîneur de n’importe quel grand club structuré. «On parle de l’OM, qui est un club où tout est beaucoup plus compliqué», confirme l’ex-coach phocéen Rolland Courbis. Et comme c’est compliqué, le président Jacques-Henri Eyraud a décidé de protéger Rudi Garcia, dont on a pourtant l’impression qu’il n’est plus maître de grand-chose à bord. Parce qu’Eyraud est lui-même pris au piège de sa décision de prolonger son coach jusqu’en 2021? «Se contredire deux mois après l’avoir prolongé serait délicat», assure Robert Buigues, ancien joueur olympien.
Mercato totalement raté
Cela serait compliqué économiquement, aussi. La Provence estime à une dizaine de millions d’euros le coût d’un licenciement du technicien. Une fortune pour un club qui n’a d’autres moyens que d’espérer la résiliation du contrat d’un joueur avec son club, Balotelli à Nice, pour réussir à recruter son « grantatakan » en janvier. D’autant que l’OM a défouraillé dans tous les sens cet été, quitte à dépenser sans réfléchir pour Strootman et Caleta-Car. « Je pourrais faire une liste d’une dizaine de joueurs qui sont des échecs, analyse Courbis. Amavi, Abdennour, Radonjic… Le montant des charges, des salaires, c’est énorme. Le problème de l’OM est économique. On peut se tromper une, deux, trois fois sur un mercato. Mais on ne peut pas se tromper sur dix joueurs.» S’il le pouvait, l’OM ouvrirait une braderie pour se séparer de ses indésirables. Encore faudrait-il que tous acceptent de partir. Ce n’est pas le cas d’Abdennour, par exemple. « Le problème de Garcia va être de relancer la dynamique de groupe », estime Buigues. Mais comment faire pour mobiliser les joueurs désireux de jouer la Ligue des champions, ceux mécontents des écarts de salaires, ou les attaquants mal-aimés ? La seule réponse est à mettre au crédit du Brésilien Luiz Gustavo. « Il faut oublier notre égoïsme et nos situations personnelles.» Ça fait peu.