20 Minutes (Lyon)

Grâce à l’hypnose, le Samu intervient plus sereinemen­t

A Lyon, les secours ont pu réduire l’usage des médicament­s

- Elisa Frisullo

« J’ai mis une petite lumière sur son doigt et je lui ai demandé de fixer son pouce, puis de souffler dessus. Nous sommes partis dans son monde et j’ai réussi à lui poser un cathéter veineux sans traitement supplément­aire. » Il y a encore quelques années, si Raphael Distante, infirmier, était rentré d’interventi­on en racontant cette anecdote, ses collègues l’auraient sûrement regardé de travers. Mais aujourd’hui, ces histoires sont fréquentes au Samu 69 où depuis deux ans, les personnels sont progressiv­ement formés à pratiquer l’hypnose.

Eviter les tensions

« J’y étais très réticent. Je me disais que cela allait nous faire perdre du temps lors de nos prises en charge préhospita­lières », reconnaît le professeur Pierre-Yves Gueugniaud, chef de service du Samu. Ses collègues du Samu de Metz l’ont convaincu. « Ils sont venus à Lyon. Les images de leurs interventi­ons étaient tellement surprenant­es que je me suis dit qu’il fallait essayer », se souvient-il.

Ces derniers mois, sur les 200 personnels du Samu, une quinzaine ont été formés à l’hypnose conversati­onnelle ou l’hypno-analgésie. « L’hypnose permet d’éviter les tensions, de calmer l’angoisse des patients », précise le professeur Gueugniaud. Raphaël Distante détaille : « Nous sommes capables de calmer une crise de stress ou de pleurs avec une méditation par la respiratio­n. Grâce à l’hypnose, nous pouvons remettre un membre déplacé sans avoir à poser un cathéter ou à donner un médicament contre la douleur. »

Les interventi­ons sont plus sereines, plus rapides et moins de médicament­s sont utilisés. En période de restrictio­ns budgétaire­s, l’hypnose présente l’avantage de ne pas être une pratique coûteuse. « Dans la mesure où cela soulage les patients, il faut que nous développio­ns la formation de nos personnels », ajoute le chef de service du Samu.

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Les interventi­ons sont plus sereines.

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