Grâce à l’hypnose, le Samu intervient plus sereinement
A Lyon, les secours ont pu réduire l’usage des médicaments
« J’ai mis une petite lumière sur son doigt et je lui ai demandé de fixer son pouce, puis de souffler dessus. Nous sommes partis dans son monde et j’ai réussi à lui poser un cathéter veineux sans traitement supplémentaire. » Il y a encore quelques années, si Raphael Distante, infirmier, était rentré d’intervention en racontant cette anecdote, ses collègues l’auraient sûrement regardé de travers. Mais aujourd’hui, ces histoires sont fréquentes au Samu 69 où depuis deux ans, les personnels sont progressivement formés à pratiquer l’hypnose.
Eviter les tensions
« J’y étais très réticent. Je me disais que cela allait nous faire perdre du temps lors de nos prises en charge préhospitalières », reconnaît le professeur Pierre-Yves Gueugniaud, chef de service du Samu. Ses collègues du Samu de Metz l’ont convaincu. « Ils sont venus à Lyon. Les images de leurs interventions étaient tellement surprenantes que je me suis dit qu’il fallait essayer », se souvient-il.
Ces derniers mois, sur les 200 personnels du Samu, une quinzaine ont été formés à l’hypnose conversationnelle ou l’hypno-analgésie. « L’hypnose permet d’éviter les tensions, de calmer l’angoisse des patients », précise le professeur Gueugniaud. Raphaël Distante détaille : « Nous sommes capables de calmer une crise de stress ou de pleurs avec une méditation par la respiration. Grâce à l’hypnose, nous pouvons remettre un membre déplacé sans avoir à poser un cathéter ou à donner un médicament contre la douleur. »
Les interventions sont plus sereines, plus rapides et moins de médicaments sont utilisés. En période de restrictions budgétaires, l’hypnose présente l’avantage de ne pas être une pratique coûteuse. « Dans la mesure où cela soulage les patients, il faut que nous développions la formation de nos personnels », ajoute le chef de service du Samu.