L’USB dans le bus
Transports a testé les deux lignes de l’agglomération lyonnaise qui sont désormais équipées de points de recharge
Le réseau des transports en commun lyonnais est en quête de connexion avec ses utilisateurs. Le Sytral a lancé, en février, de nouveaux bus équipés de nombreux ports USB. 20 Minutes a passé 1 h 30 dans l’une des deux lignes équipées de cette nouvelle technologie, à savoir le C10, qui relie Bellecour à Saint-Genis-Laval. A partir d’avril, la 6 (Vaise-Techlid) remplacera la 43 (Vaise-Genay), qui bénéficie aussi de ce dispositif. Les usagers ne semblent pas encore avoir intégré cette possibilité de recharger leur téléphone durant un trajet en bus. Ainsi, pendant notre aller-retour entre Bellecour et Saint-Genis-Laval, seule une jeune fille s’est servie d’un port USB. Oriane (19 ans) n’avait par exemple « pas encore remarqué » la présence de ces bébêtes plutôt discrètes, situées près des boutons servant à signaler son arrêt au chauffeur. Pour quasiment tout le monde, cette nouveauté « peut dépanner », mais personne n’en éprouve réellement le besoin dans son quotidien. « On est habitué à recharger à fond notre téléphone quand on rentre chez nous voire au travail, indique Céline [22 ans]. Personnellement, je préférerais que ces bus soient équipés d’écrans avec des infos sur le trafic des TCL. »
Toujours pas de wi-fi
Question revenant régulièrement dans les échanges quant à cette nouveauté : un trajet en bus est-il suffisamment long pour que ça ait une incidence sur la recharge ? « Si c’est pour gagner 3 % de batterie tout au plus, on peut quand même s’en passer », sourit Agnès. Non, Sofiane, lycéen de 17 ans, est formel : « Ça peut apporter 10 ou 15 % entre Bellecour et Saint-Genis-Laval, c’est toujours mieux que rien. » D’ailleurs, une utilisatrice est formelle : « On a déjà vu des jeunes rester exprès dans le C10 jusqu’au terminus avant de repartir dans l’autre sens jusqu’à leur arrêt, le tout pour recharger au maximum leur téléphone. »
Le Sytral annonce « le déploiement d’une cinquantaine d’autres bus ainsi connectés pour 2019 », sur une flotte de 950 bus au total. Il s’agira d’ailleurs des dernières acquisitions diesel, le réseau s’engageant pour ses prochaines commandes à n’investir « que dans des bus propres ». Si le wi-fi n’est programmé dans aucune ligne de bus de l’agglomération lyonnaise, contrairement à Toulouse et bientôt à Nantes, la nouveauté des ports USB n’était en place qu’à Toulouse jusque-là. Gros dossier davantage attendu par les habitués du réseau lyonnais : l’apparition de la 4G dans le métro en fin d’année, comme c’est déjà le cas à Toulouse, Rennes, et partiellement à Lille et Paris.
Une discussion de deux Lyonnaises découvrant tout juste la touche high-tech du C10 résume bien la première impression générale : « Avant, tu faisais gaffe à toujours avoir 100 % de batterie en partant de chez toi. Aujourd’hui, tu peux recharger ton téléphone partout, même dans un bus. Il y a vraiment trop de trucs qui changent, c’est dingue. » Et ce constat vient de deux adolescentes.