Dans les bouchons, les fourmis sont plus efficaces que Bison Futé
A moins d’avoir une Batmobile, les automobilistes sont condamnés à s’entasser pare-chocs contre pare-chocs sur les périphériques de la France entière. Ces embouteillages, les fourmis savent les gérer nettement mieux, sans avoir de GPS ou d’infos trafic. Une gestion des déplacements qu’ont pu observer des chercheurs toulousains du Centre de recherche sur la cognition animale (CNRS / Université PaulSabatier) dont l’étude a été publiée dans la revue eLife.
« Nous avons observé des colonies de tailles différentes, allant de 700 à 30 000 individus pour créer plus ou moins de trafic. Nous avons aussi utilisé des ponts de tailles différentes pour avoir 170 combinaisons que nous avons filmées », explique Audrey Dussutour.
« Chez les fourmis, lorsque la densité augmente, au lieu de voir baisser le flux, il reste constant parce qu’elles accélèrent. Lorsque cela devient plus compliqué, elles changent de stratégie et tentent de se contourner pour éviter les collisions», poursuit la chercheuse. Quand elles sont plus de 18 au cm2, les fourmis prennent l’option d’attendre. « C’est un peu comme quand Google nous dit de décaler d’une demi-heure notre départ », plaisante à moitié Audrey Dussutour. De quoi donner un peu d’inspiration aux pouvoirs publics sur les horaires décalés. Quant à accélérer pour éviter de créer des bouchons, cela reste par contre plus compliqué… Beatrice Colin