La dictature, meilleure alliée ?
L’idée qu’un régime autoritaire serait le plus à même de répondre à l’urgence climatique refait surface. Mais la démocratie reste le meilleur système pour y parvenir.
Et si c’était lui? Alors qu’un couple sur sept en France rencontre des difficultés pour avoir un enfant, un tabou retarde parfois le parcours de PMA, celui entourant l’infertilité masculine. Déni ou manque d’informations, beaucoup d’hommes ne se sentent pas concernés quand on parle infertilité. Pourtant, les études montrent que, pour 50% des couples en PMA, c’est l’homme qui est à l’origine des difficultés à concevoir. Quand Elodie* s’est lancée avec son compagnon, Nicolas*, dans l’aventure de la parentalité à 40 ans, elle pensait que tous les feux étaient au vert. Au bout de deux ans d’essais, le couple consulte, et découvre que Nicolas est stérile. «On nous met tellement en tête le tic-tac de l’horloge biologique que beaucoup de femmes ne pensent pas à la dimension mec, souligne Elodie. D’autant que les hommes ne voient pas régulièrement un urologue, à la différence des femmes, suivies par un gynécologue.» Et de conclure : «Il y a du sexisme des deux côtés : les femmes sont les coupables désignées, les hommes sont mal détectés et peu accompagnés.»
La virilité n’est pas la fertilité
«Pas mal d’hommes confondent virilité et fertilité, alors que ça n’a rien à voir, tranche Marika Donadieu-Mallion, médecin spécialiste de la fertilité. Certains refusent de faire un spermogramme ou considèrent que ça ne peut pas venir d’eux.» Et si nombre de ces hommes taisent leur tristesse, c’est souvent parce qu’ils culpabilisent. « Beaucoup expliquent qu’ils se sentent coupables parce qu’ils “imposent” à leur femme des traitements», complète Virginie Rio, cofondatrice du collectif Bamp, qui accompagne les personnes en parcours de PMA. En effet, dans le cadre d’une FIV, même lorsque la patiente ne présente aucun problème, c’est elle qui va subir les piqûres d’hormones, les prises de sang…
Autre explication, côté recherche cette fois, «la FIV avec micro-injection intracytoplasmique [ICSI] a révolutionné l’assistance médicale à la reproduction dans les années 1990, car il suffit d’injecter un seul spermatozoïde dans l’ovocyte, dévoile François Olivennes, gynécologue spécialiste de la fertilité. Mais cette solution miracle a mis à l’arrêt la recherche sur l’infertilité masculine. » Progressivement, toutefois, le voile se lève sur cette question. «Aujourd’hui, un bilan masculin est presque systématiquement prescrit en parcours de PMA », indique François Olivennes. Le changement ne viendrait pas seulement du corps médical. « J’ai l’impression que les jeunes hommes ont moins de mal à parler d’infertilité», avance Virginie Rio.
Tant mieux, car la pénurie de spermatozoïdes n’a rien d’un fantasme. Une étude publiée dans Human Reproduction dévoilait en 2017 que le nombre de spermatozoïdes a diminué en moyenne de moitié entre 1973 et 2011 aux Etats-Unis, en Europe, en Australie et en NouvelleZélande. * Les prénoms ont été changés.