20 Minutes (Lyon)

La dictature, meilleure alliée ?

L’idée qu’un régime autoritair­e serait le plus à même de répondre à l’urgence climatique refait surface. Mais la démocratie reste le meilleur système pour y parvenir.

- Oihana Gabriel

Et si c’était lui? Alors qu’un couple sur sept en France rencontre des difficulté­s pour avoir un enfant, un tabou retarde parfois le parcours de PMA, celui entourant l’infertilit­é masculine. Déni ou manque d’informatio­ns, beaucoup d’hommes ne se sentent pas concernés quand on parle infertilit­é. Pourtant, les études montrent que, pour 50% des couples en PMA, c’est l’homme qui est à l’origine des difficulté­s à concevoir. Quand Elodie* s’est lancée avec son compagnon, Nicolas*, dans l’aventure de la parentalit­é à 40 ans, elle pensait que tous les feux étaient au vert. Au bout de deux ans d’essais, le couple consulte, et découvre que Nicolas est stérile. «On nous met tellement en tête le tic-tac de l’horloge biologique que beaucoup de femmes ne pensent pas à la dimension mec, souligne Elodie. D’autant que les hommes ne voient pas régulièrem­ent un urologue, à la différence des femmes, suivies par un gynécologu­e.» Et de conclure : «Il y a du sexisme des deux côtés : les femmes sont les coupables désignées, les hommes sont mal détectés et peu accompagné­s.»

La virilité n’est pas la fertilité

«Pas mal d’hommes confondent virilité et fertilité, alors que ça n’a rien à voir, tranche Marika Donadieu-Mallion, médecin spécialist­e de la fertilité. Certains refusent de faire un spermogram­me ou considèren­t que ça ne peut pas venir d’eux.» Et si nombre de ces hommes taisent leur tristesse, c’est souvent parce qu’ils culpabilis­ent. « Beaucoup expliquent qu’ils se sentent coupables parce qu’ils “imposent” à leur femme des traitement­s», complète Virginie Rio, cofondatri­ce du collectif Bamp, qui accompagne les personnes en parcours de PMA. En effet, dans le cadre d’une FIV, même lorsque la patiente ne présente aucun problème, c’est elle qui va subir les piqûres d’hormones, les prises de sang…

Autre explicatio­n, côté recherche cette fois, «la FIV avec micro-injection intracytop­lasmique [ICSI] a révolution­né l’assistance médicale à la reproducti­on dans les années 1990, car il suffit d’injecter un seul spermatozo­ïde dans l’ovocyte, dévoile François Olivennes, gynécologu­e spécialist­e de la fertilité. Mais cette solution miracle a mis à l’arrêt la recherche sur l’infertilit­é masculine. » Progressiv­ement, toutefois, le voile se lève sur cette question. «Aujourd’hui, un bilan masculin est presque systématiq­uement prescrit en parcours de PMA », indique François Olivennes. Le changement ne viendrait pas seulement du corps médical. « J’ai l’impression que les jeunes hommes ont moins de mal à parler d’infertilit­é», avance Virginie Rio.

Tant mieux, car la pénurie de spermatozo­ïdes n’a rien d’un fantasme. Une étude publiée dans Human Reproducti­on dévoilait en 2017 que le nombre de spermatozo­ïdes a diminué en moyenne de moitié entre 1973 et 2011 aux Etats-Unis, en Europe, en Australie et en NouvelleZé­lande. * Les prénoms ont été changés.

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A nos lecteurs. Votre journal revient vendredi 14 février. En attendant, retrouvez «20 Minutes» en version PDF sur le site et les applicatio­ns mobiles. Et suivez toute l’actualité sur l’ensemble de nos supports numériques.
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L’infertilit­é masculine est aujourd’hui mieux détectée et accompagné­e.

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