Pour les producteurs, le virus ToBRFV a tout du mauvais plant
Le ToBRFV, identifié dans une exploitation du Finistère, est craint des producteurs
Rassurer les consommateurs. Depuis la confirmation de l’arrivée du « virus de la tomate » dans une exploitation du Finistère lundi, la profession s’évertue à tranquilliser ses clients. « Les producteurs tiennent à rassurer et à rappeler que le ToBRFV (« tomato brown rugose fruit virus ») est un virus végétal, sans impact sur l’homme, et qu’il est donc important de ne pas céder à toute suspicion inutile, ni d’exclure la tomate de sa consommation du quotidien ». Les mots ont été mûrement choisis et adressés à toute la presse par l’association des producteurs de tomates et concombres de France pour éviter une crise de consommation.
«Mesures de confinement»
Très virulent, le ToBRFV stoppe la maturation du fruit et lui enlève toute valeur gustative. Son apparition nécessite la destruction immédiate de tous les plants. Les producteurs sont-ils inquiets ? « Il y a forcément des craintes, raconte Eric Bocel, un maraîcher réputé installé à Pacé (Ille-et-Vilaine) qui fournit bon nombre de restaurants de Rennes et des environs. Ce serait une énorme tuile de devoir tout arracher. » Depuis les premières alertes, il est plus vigilant. « Je limite les entrées dans les serres, y compris pour moi et pour les salariés ». Car le virus de la tomate peut se transmettre sur un gant, un outil, un insecte ou un oiseau. Mais il pourrait aussi être issu directement du plant, notamment ceux produits à l’étranger.
« Le virus ne s’attaque pas à l’homme et toutes les mesures de confinement ont été prises, plaide Sébastien Subéry, grossiste installé au marché d’intérêt régional de Rennes. Il ne faut pas tomber dans une psychose ». Le grossiste avance ses arguments, comme la traçabilité, qui permettent aux autorités de connaître l’histoire d’une tomate, de sa semence au client final.
Sur les étals pourtant, la tomate d’hiver n’a pas l’air d’effrayer ses habituels consommateurs. «Je vais être franc, personne ne m’en a parlé et la consommation reste la même que d’habitude», assure Christophe Mauger, primeur aux halles centrales de Rennes. Hors saison, elle demeure modérée. Mais la tomate reste de loin l’un des fruits préférés des Français, qui en avalent en moyenne 14 kg par an et par habitant.