L’avenir flou des salariés de Fessenheim
Samedi, ce sera le début de la fin. Le réacteur no 1 de la centrale nucléaire de Fessenheim sera arrêté à 2 h 30 du matin. Puis, le 30 juin, le no 2 cessera aussi de fonctionner. La préparation du démantèlement pourra commencer, jusqu’à la démolition du site programmée jusqu’en 2040. « Il n’y aura aucune perte d’emploi » liée à la fermeture de la centrale, a assuré mercredi la ministre de la Transition écologique, Elisabeth Borne. Mais, sur place, la réalité semble plus contrastée.
«Aucun salarié EDF ne sera licencié mais il y a des gens inquiets, témoigne Anne Laszlo, déléguée syndicale CFECGC. Beaucoup ne savent pas où ils vont aller et ce qu’ils vont faire. Par exemple, sur les 170 qui doivent partir en 2020, près d’un tiers est encore dans le flou. » En 2025, il ne restera plus que 60 salariés d’EDF à Fessenheim, contre 645 aujourd’hui auxquels il faut ajouter environ 300 prestataires. Quid de ces derniers? «Il y aura une proposition qui sera faite à chacun de nos salariés pour qu’ils soient redéployés ailleurs», indique à 20 Minutes un porte-parole d’Orano, qui emploie 45 personnes sur le site alsacien. Libre ensuite à eux d’accepter ou de refuser, tout se fera sur la base du volontariat.»
Par ailleurs, l’Etat a débloqué en 2018 une enveloppe de 30 millions d’euros supplémentaires sur dix ans pour Fessenheim et son intercommunalité, afin de compenser les pertes fiscales estimées à 6,5 millions d’euros par an. « On sait que les quinze prochaines années seront difficiles », conclut Gérard Hug, président de la communauté de communes Pays Rhin-Brisach.