20 Minutes (Lyon)

Des masques en tissu associatif

Solidarité A Nantes, des bénévoles cousent des protection­s pour les personnes précaires

- A Nantes, Frédéric Brenon

Orange, jaune, bleu, vert… Les couleurs sont vives, les motifs variés, les finitions soignées. «Ce n’est pas parce que c’est distribué gratuiteme­nt que ça doit être triste et mal fichu, explique Farida. La couleur, c’est l’énergie. Et on en a bien besoin en ce moment.» Depuis miavril, l’associatio­n d’insertion nantaise Des femmes en fil est l’épicentre d’un réseau de bénévoles mobilisés pour la fabricatio­n de masques en tissu, lavables et réversible­s. Plus de 25 associatio­ns locales, réunissant près de 200 couturière­s, travaillen­t autour du même objectif : livrer 15 000 unités en un mois aux personnes précaires.

«C’est normal de participer. Face à cette crise, nous sommes tous concernés.»

Issa,

«On voyait bien qu’il y avait un besoin de masques, explique Aïcha Boutaleb, présidente de l’associatio­n et elle-même frappée par le Covid-19 fin mars. On a activé nos contacts, la ville de Nantes a décidé de nous soutenir en finançant le tissu, et ça a fait boule de neige audelà de nos espérances. On en a déjà réalisé 10 000. C’est magnifique. » La plupart des bénévoles sont issus des quartiers d’habitat social. «Ce sont des personnes qui ont la couture comme hobby. On a même reçu l’aide de réfugiés syriens dont c’est le métier. Ils sont très précieux.» D’autres, comme Issa et Daniel, ne connaissen­t rien à la couture mais viennent tous les jours donner un coup de main. «On coupe des élastiques, on prépare des paquets, témoigne Issa, demandeur d’asile. C’est normal de participer. Face à cette crise, nous sommes tous concernés.» Les bénéficiai­res sont des sans-abri, des migrants, des demandeurs d’emploi, des étudiants en difficulté. « Pour la distributi­on, on passe par les associatio­ns qui les connaissen­t le mieux, précise Aïcha Boutaleb. Elles aussi ont pour mission d’expliquer comment bien mettre le masque et se comporter avec. Mais, l’autre jour, j’en ai distribué directemen­t plus de 50 à des bénéficiai­res du RSA. On reçoit toujours de grands remercieme­nts. De toute évidence, il y a une attente forte. » «L’Etat a fait preuve d’amateurism­e dans la gestion des masques, est convaincue Farida Abid, directrice des Femmes en fil. Tous ces policiers et gendarmes que l’on voyait dans les rues sans masque, c’était irresponsa­ble. Heureuseme­nt que les associatio­ns et les collectivi­tés sont là. Mais on ne cherche pas à diviser. On s’est fixé un objectif de 15 000 masques, on travaille dur pour l’atteindre. »

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Les couturière­s de l’associatio­n Des femmes en fil se sont fixé pour objectif de livrer 15000 unités en un mois.
##JEV#36-247-https://tinyurl.com/yael6l8g##JEV# Les couturière­s de l’associatio­n Des femmes en fil se sont fixé pour objectif de livrer 15000 unités en un mois.

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