20 Minutes (Lyon)

Des colis pour manger à sa faim

- Guillaume Novello

Dans le square de l’Etoile de Bobigny (Seine-Saint-Denis), un attroupeme­nt se forme autour du camion des Restos du coeur alors que commence la distributi­on alimentair­e. Avec le confinemen­t, les marchés ont fermé leurs étals, au préjudice des plus pauvres. «Dans les supermarch­és, tout coûte beaucoup plus cher», explique Elise Monségur, travailleu­se sociale pour Emmaüs Habitat. Autre coup dur pour les plus précaires : la fermeture des écoles. « La cantine, c’est parfois le seul repas correct d’un enfant dans sa journée, expose Delphine Depaix, directrice des politiques sociales urbaines d’Emmaüs Habitat. Vous supprimez ça et c’est un budget qui explose.»

« Ça fait plaisir »

Ali, 62 ans, est parmi les premiers à venir chercher son colis, mercredi. «Ça fait plaisir», assure-t-il. En arrêt maladie depuis mars 2018 en raison d’une double hernie discale, cet employé de l’aéroport de Roissy a du mal à s’en sortir depuis la crise : «Aujourd’hui, tout a augmenté. Dans les épiceries, tu trouves un kilo de nectarines à 4 € ou 5 €, et c’est même pas de la belle qualité. » Les distributi­ons hebdomadai­res devraient se poursuivre jusqu’au déconfinem­ent total. Elles exigent une étroite collaborat­ion entre les Restos du coeur, Emmaüs Habitat et les associatio­ns locales. « On a ciblé les quartiers les plus précaires comme ici à Bobigny ou la cité Floréal au Blanc-Mesnil», explique Delphine Depaix. Lors de la première distributi­on, il n’y avait pas foule, mais le bouche-à-oreille a fonctionné. « Au début, c’était destiné à dix, quinze familles nombreuses et dont nous savons que la situation est un peu délicate, détaille Mohamed, associatif local qui aide à la distributi­on. Aujourd’hui, la liste doit s’allonger à 70 personnes. »

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