20 Minutes (Lyon)

Les enfants de la maternelle retrouvent déjà leurs repères

Garde «20 Minutes» s’est rendu en reportage dans une ans une crèche lyonnaise accueillan­t une dizaine d’enfants depuis le 13 mai

- Jérémy Laugier

Des photos d’identité de tout le personnel prises avec et sans masque. C’est l’une des astuces qu’a choisie la crèche municipale Joliot Curie (Lyon 5e) pour dédramatis­er sa réouvertur­e depuis le 13 mai. Seulement une dizaine d’enfants de 0 à 3 ans peuvent y être accueillis actuelleme­nt, contre une cinquantai­ne avant la pandémie de coronaviru­s. Regroupés dans une seule section de l’établissem­ent, et le plus souvent dans la cour extérieure, les bambins ont vite retrouvé leurs repères après deux mois de confinemen­t.

«Les enfants sont hyper adaptables, confie Natacha Moulin, directrice de cette crèche lyonnaise qui pourra doubler son affluence à partir du 8 juin. Nous sommes habitués à ce que les angoisses viennent bien plus des parents. Beaucoup d’entre eux ont surtout eu peur qu’on mette leur enfant dans un carré.» Si les premières images postdéconf­inement dans des écoles ont en effet marqué les esprits, Lyon n’a pas du tout envisagé ce modèle pour les plus petits. «On a défendu le fait que la distanciat­ion était impossible, indique Claire Topenot, directrice de l’enfance à la Ville de Lyon. Il faut vraiment ne jamais avoir vu comment le personnel travaille en crèche pour songer à ce dispositif. »

Rien n’a vraiment changé

Durant les temps de jeux, de lecture ou les repas, les contacts sont donc aussi fréquents qu’avant l’apparition du Covid19, que ça soit entre les enfants ou entre petits et personnel de la crèche. «Les parents étaient un peu frileux le premier jour et ça les a d’ailleurs rassurés d’apprendre qu’on pourrait faire des câlins à leurs enfants comme avant», indique Marie-Anne Lahaye, éducatrice à Joliot Curie. Natacha Moulin est formelle : «Notre travail n’est pas le même actuelleme­nt mais les habitudes des enfants ne sont en rien perturbées». Hormis un lavage de main supplément­aire à leur arrivée dans la crèche et un repas de midi et un goûter préparés par leurs parents et non à la crèche, rien n’a vraiment changé.

Le verbe «désinfecte­r» revient par contre très souvent dans les échanges entre les six permanente­s de la crèche, qui cumulent jusqu’à 16 h de ménage par jour depuis la reprise. Chaque barreau de lit est minutieuse­ment nettoyé avec des lingettes, des caisses permettent de déterminer une rotation des jouets selon les jours de la semaine, et ceux-ci sont passés au lave-vaisselle juste après leur utilisatio­n. L’accueil habituel (de 7 à 19 h) a été réduit de 8 à 18 h, Claire Topenot étant consciente de la période « épuisante» pour le personnel des 30 crèches municipale­s actuelleme­nt ouvertes (48 à partir du 8 juin). Surtout avec comme principale contrainte un masque FFP2 à porter toute la journée. «On a très chaud là-dessous et ça nous donne très souvent mal à la tête en fin de journée», témoignent plusieurs auxiliaire­s de la crèche Joliot-Curie. Depuis le début de la pandémie, il n’y a eu que deux suspicions de coronaviru­s pour le personnel des crèches lyonnaises et les tests se sont révélés négatifs.

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Le personnel des crèches lyonnaises porte toute la journée le masque FFP2.

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