Lyon en fusions
Pendant que Gérard Collomb s’allie aux Républicains, les écologistes s’unissent avec les forces de gauche... Le second tour est lancé. Légende
Les listes pour le second tour des élections municipales et métropolitaines, prévu le 28 juin, ont été déposées mardi soir. Alliances inattendues, rapprochement de dernière minute… Le paysage politique entre Rhône et Saône a été secoué.
˃ Gérard Collomb pactise avec ses ennemis. C’est la surprise de ces derniers jours. Candidat à la métropole de Lyon, l’ancien ministre de l’Intérieur s’est retiré de la course, non sans avoir noué au préalable une alliance avec Les Républicains. Furieux de cet accord passé dans son dos, le parti présidentiel lui a retiré l’investiture. Comprenez qu’il n’y a plus aucune liste LREM officielle dans la course. En résumé, François-Noël Buffet (LR) conduira à la métropole les listes de droite et celles emmenées par Gérard Collomb avant son retrait. A la ville de Lyon, le presque novice Yann Cucherat, poulain du maire sortant, reste la tête de liste principale, profitant du désistement d’Etienne Blanc (LR), bras droit de Laurent Wauquiez à la région. Il se présente sans l’étiquette LREM qui lui a également été retirée.
˃ Les Verts font l’union à gauche. Arrivés en tête du premier tour, les écologistes se sont rapprochés des autres forces de gauche. Un accord, qui devrait être présenté ce mercredi, a été scellé avec la Gauche Unie (PS, PCF, alliés) et les listes portées par Nathalie Perrin-Gilbert (soutenue par France insoumise).
Grégory Doucet (EELV), qui a recueilli 28,4 % des suffrages au premier tour, peut espérer récupérer les 10 % de NPG et les 7 % de Sandrine Runel (Gauche Unie). Ce qui lui permettrait de faire un pas de géant vers la mairie de Lyon. A la métropole, la marge semble moins importante pour Bruno Bernard (EELV). Le chef d’entreprise a récolté 22,5% des voix. Les scores de la Gauche Unie et des listes de Nathalie Perrin-Gilbert pourraient lui rapporter 13 points de plus. Ce qui le placerait au coude-à-coude avec le front LR-Collomb.
˃ David Kimelfeld en arbitre. Aucun accord n’a pu être noué entre le président sortant de la métropole et les Verts. Le premier tenait à conserver son siège en cas d’union et les seconds ne semblaient guère prêts à renoncer au poste convoité.
« DK » avait su déjouer les pronostics pour s’inviter au second tour, se payant le luxe de coiffer Gérard Collomb au poteau en lui raflant la troisième place à la Métropole (16,92 %). Il pourrait bénéficier d’un report de voix des soutiens déçus de Gérard Collomb, peu enclins à élire un président de droite. Il pourrait également séduire les électeurs LREM qui ne s’y retrouveraient plus dans des arrangements « contre nature ».
Son score reste l’une des plus grosses incertitudes du scrutin mais il pourrait être l’homme indispensable du troisième tour, l’élection du président de la métropole.