Le test salivaire pourrait devenir le meilleur allié pour remplir les enceintes sportives
Covid-19 Un test salivaire pourrait révolutionner la reprise des compétitions
C’est avec un certain soulagement que les handballeurs de Montpellier ont appris qu’ils allaient échapper au supplice du fameux coton-tige enfoncé dans le nez (test PCR) pour détecter le Covid-19, lors de la reprise des entraînements. Lundi, après trois mois loin des parquets, les joueurs de Patrice Canayer ont en effet été les premiers « cobayes » du nouveau test salivaire créé par un consortium 100 % tricolore, formé par la société de biotechnologie Skillcell, le laboratoire de recherche du CNRS Sys2Diag, et la société Vogo.
La LNR et la LFP ont montré leur intérêt pour ce test, selon nos informations.
Baptisé EasyCov, ce test, pour l’instant unique au monde, promet une révolution dans la pratique. Le patient doit seulement prélever une goutte de salive à l’aide d’une pipette et remettre l’échantillon au soignant qui le placera dans un petit boîtier chauffé à 65 °C en laboratoire. « Une heure après, on a le résultat », se réjouit Christophe Carniel, directeur de Vogo. Pour les tests PCR, les laboratoires délivrent aujourd’hui le résultat en 24 h, dans le meilleur des cas.
Validé scientifiquement par le CHU de Montpellier, EasyCov pourrait changer la vie des clubs et des fédérations qui préparent le retour à la compétition. De passage dans la région, la ministre des Sports, Roxana Maracineanu, a fait un détour par le laboratoire du CNRS pour se faire une idée du potentiel d’EasyCov. « Il existe une demande très forte des fédérations et des athlètes pour trouver des solutions qui permettent de dépister de manière plus simple, avec moins d’attente », confie-t-on au ministère.
Selon nos informations, la Ligue nationale de rugby et la Ligue de football professionnel ont montré leur intérêt pour ce test, même si elles estiment prématuré de communiquer sur le sujet. L’Union cycliste internationale a aussi pris des renseignements dans le cadre de la reprise de la saison et surtout du Tour de France, fin août. Le prix abordable d’EasyCov, autour de 40 €, son déploiement relativement aisé par le biais d’un dispositif nomade de chauffe et sa capacité de production importante (200 000 kits de 25 tests chacun par semaine) ouvrent même des perspectives enthousiasmantes pour le monde de l’événementiel en temps de pandémie. Le ministère de la Santé doit encore se prononcer sur le remboursement éventuel du test salivaire, qui permettrait de généraliser ce mode de dépistage, pour l’instant seulement proposé par les laboratoires Inovie, présents surtout dans le Sud. « L’idée d’avoir des tests salivaires, c’est l’avenir, indique Antoine Flahault, épidémiologiste à l’université de Genève. Mais est-ce que ça libérera les gens pour autant autour des grands événements, je ne suis pas sûr. Comme le PCR, le test salivaire ne permet pas de détecter la période d’incubation. On diminue le risque, mais il existe toujours. »