20 Minutes (Lyon)

Un fond de rosé dans son vert

Politique Bruno Bernard, tête de liste EELV aux élections métropolit­aines à Lyon, a été élu jeudi à la tête de la collectivi­té

- Elisa Frisullo avec Caroline Girardon

Ses résultats au second tour des métropolit­aines ont surpris au sein même de ses rangs. A 49 ans, Bruno Bernard est devenu jeudi le nouveau président de la métropole de Lyon, lors d’un vote en assemblée. Une formalité, au final, pour cet entreprene­ur que peu, jusqu’alors, voyait conquérir l’agglomérat­ion aussi facilement.

«Tout le monde pensait que la présidence se jouerait au troisième tour», résume le maire PS sortant de Villeurban­ne, Jean-Paul Bret, qui a connu Bruno Bernard dans sa mairie entre 2008 et 2014, alors qu’il était conseiller municipal EELV. En remportant 9 des 14 circonscri­ptions dimanche soir, l’écologiste s’est finalement assuré d’une majorité au sein de la future assemblée et donc de la présidence de la métropole. «Il a bénéficié de la déliquesce­nce “collombien­ne” et des dissension­s entre Collomb et Kimelfeld. Les gens ont voté vert. Il le dit lui-même. Bruno Bernard ou Bernard Bruno, ça aurait été pareil», ajoute l’ex-conseiller métropolit­ain.

Bercé au socialisme

Cette victoire, l’écologiste l’a annoncée en personne dimanche soir, bien avant les résultats officiels, au cours d’une allocution courte et plus que sobre. Un ton et une attitude loin de l’excitation ou la joie attendue en de telles circonstan­ces qui correspond­ent bien à la descriptio­n que font de lui ceux qui le connaissen­t ou l’ont côtoyé dans la vie publique. Car si Bruno Bernard est méconnu et traîne l’image d’un novice de la politique, il baigne en réalité dedans depuis son plus jeune âge.

«J’ai connu Bruno Bernard enfant et adolescent à travers son père, Roland, ancien député-maire d’Oullins et de sa maman Nicole, toujours militante au PS», se souvient Jean-Paul Bret. Son paternel, mort en 2009, était un proche de François Mitterrand, qui avait l’habitude, après son passage annuel à la Roche de Solutré, de passer la soirée dans la maison de famille de Bruno Bernard, à Cluny, en Saône-et-Loire. Sa mère Nicole faisait sa fameuse soupe, pour l’occasion. «Il a grandi en voyant un président de la République qui en imposait. Cela a dû le marquer», ajoute le maire sortant de Villeurban­ne qui se souvient que, gamin, Bruno Bernard était le seul de sa fratrie de quatre garçons à s’intéresser aux activités de son père et à la politique.

Bercé au socialisme, il quitte pourtant le PS à 25 ans pour rejoindre les Verts quelques années plus tard, en 2002. Cet ancien Oullinois, passionné de foot et grand amateur de vin, travaille alors à la tête d’une entreprise de désamianta­ge. Puis, en 2007, il fonde dans cette même activité sa propre société qui embauche aujourd’hui une vingtaine de salariés. Sa fonction d’entreprene­ur a sans doute été un atout pour lui ces dernières semaines lorsque, dans l’entre-deux tours, certains dans le camp de ses adversaire­s ou dans le milieu économique ont appelé à faire barrage aux Verts. Elle le sera certaineme­nt tout autant utile pour gérer la métropole.

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L’écologiste avait déjà revendiqué sa victoire bien avant les résultats officiels.

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