Des capteurs prêtés aux habitants pour mesurer la pollution
Pollution Le réseau Amto, chargé de surveiller la qualité de l’air en Auvergne-Rhône-Alpes, lance une expérience inédite dès lundi
L’air du centre-ville de Lyon est-il aussi irrespirable que l’on pense? Est-on à l’abri des particules fines à l’intérieur de sa voiture lorsque l’on roule les vitres fermées ou avec la climatisation activée? Autant de questions auxquelles les habitants de la métropole lyonnaise pourront répondre. Mais aussi ceux de Grenoble et de Clermont-Ferrand. Atmo, réseau chargé de surveiller la qualité de l’air en Auvergne-RhôneAlpes, lancera lundi Captothèque, un service de prêts de capteurs pour permettre de mesurer la qualité de l’air. Quinze personnes seront sélectionnées chaque mois, et pendant dix mois, pour participer à l’expérience. Elles devront charger l’application du même nom sur leur téléphone (sauf les Iphone) et disposeront d’une période de quinze jours pour réaliser « des mesures libres » et relever des « challenges ».
Elles auront aussi la tâche d’accomplir certaines « missions », comme enregistrer des mesures lors de son trajet domicile-travail, mesurer la qualité de l’air au bureau, comparer les relevés chez soi avant et après l’aération du domicile… 20 Minutes s’est prêté en avant-première à l’exercice. Et les résultats sont parfois surprenants.
Vous comprendrez que les vapeurs de cigarettes électroniques affolent le capteur en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire. Les courbes traduisant les différentes émissions de particules fines se teintent de rouge et tutoient des sommets en quelques dixièmes de seconde. Jusqu’à 5 537 µg/m3. Soit 80 fois plus que les émissions de particules fines enregistrées lors d’une marche aux abords de la gare de la Part-Dieu. Gare aussi aux bougies parfumées, dont les fumées s’avèrent bien plus nuisibles que les émanations de gaz d’échappement d’une citadine classée en vignette Crit’Air 2. «Il y a souvent une méconnaissance des sources et des phénomènes à l’origine des épisodes de pollution, explique Claire Labartette, correspondante territoriale d’Atmo. On a vu ces derniers temps, au travers d’une enquête que nous avons menée, qu’il y avait une volonté de changer les comportements. Une fois l’exploration achevée, on pense que l’implication des citoyens sera plus forte.»
« Une personne qui participera au test va forcément susciter la curiosité », ajoute Andrew Frei en charge de la conception de Captothèque. Les utilisateurs, qui peuvent s’inscrire sur le site captothèque.fr, seront amenés à échanger et à comparer leurs expériences à la fin de chaque session. «L’idée est que cela accélère la prise de conscience de chacun et que cela permette ensuite de modifier son comportement en faisant plus attention [aux différences sources] de pollution», conclut Andrew Frei.
« Il y a une volonté de changer les comportements. »
Claire Labartette