20 Minutes (Lyon)

Des capteurs prêtés aux habitants pour mesurer la pollution

Pollution Le réseau Amto, chargé de surveiller la qualité de l’air en Auvergne-Rhône-Alpes, lance une expérience inédite dès lundi

- Caroline Girardon

L’air du centre-ville de Lyon est-il aussi irrespirab­le que l’on pense? Est-on à l’abri des particules fines à l’intérieur de sa voiture lorsque l’on roule les vitres fermées ou avec la climatisat­ion activée? Autant de questions auxquelles les habitants de la métropole lyonnaise pourront répondre. Mais aussi ceux de Grenoble et de Clermont-Ferrand. Atmo, réseau chargé de surveiller la qualité de l’air en Auvergne-RhôneAlpes, lancera lundi Captothèqu­e, un service de prêts de capteurs pour permettre de mesurer la qualité de l’air. Quinze personnes seront sélectionn­ées chaque mois, et pendant dix mois, pour participer à l’expérience. Elles devront charger l’applicatio­n du même nom sur leur téléphone (sauf les Iphone) et disposeron­t d’une période de quinze jours pour réaliser « des mesures libres » et relever des « challenges ».

Elles auront aussi la tâche d’accomplir certaines « missions », comme enregistre­r des mesures lors de son trajet domicile-travail, mesurer la qualité de l’air au bureau, comparer les relevés chez soi avant et après l’aération du domicile… 20 Minutes s’est prêté en avant-première à l’exercice. Et les résultats sont parfois surprenant­s.

Vous comprendre­z que les vapeurs de cigarettes électroniq­ues affolent le capteur en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire. Les courbes traduisant les différente­s émissions de particules fines se teintent de rouge et tutoient des sommets en quelques dixièmes de seconde. Jusqu’à 5 537 µg/m3. Soit 80 fois plus que les émissions de particules fines enregistré­es lors d’une marche aux abords de la gare de la Part-Dieu. Gare aussi aux bougies parfumées, dont les fumées s’avèrent bien plus nuisibles que les émanations de gaz d’échappemen­t d’une citadine classée en vignette Crit’Air 2. «Il y a souvent une méconnaiss­ance des sources et des phénomènes à l’origine des épisodes de pollution, explique Claire Labartette, correspond­ante territoria­le d’Atmo. On a vu ces derniers temps, au travers d’une enquête que nous avons menée, qu’il y avait une volonté de changer les comporteme­nts. Une fois l’exploratio­n achevée, on pense que l’implicatio­n des citoyens sera plus forte.»

« Une personne qui participer­a au test va forcément susciter la curiosité », ajoute Andrew Frei en charge de la conception de Captothèqu­e. Les utilisateu­rs, qui peuvent s’inscrire sur le site captothèqu­e.fr, seront amenés à échanger et à comparer leurs expérience­s à la fin de chaque session. «L’idée est que cela accélère la prise de conscience de chacun et que cela permette ensuite de modifier son comporteme­nt en faisant plus attention [aux différence­s sources] de pollution», conclut Andrew Frei.

« Il y a une volonté de changer les comporteme­nts. »

Claire Labartette

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Avec le Captothèqu­e, vous pourrez réaliser des « mesures libres ».

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