20 Minutes (Lyon)

Macron veut défier l’islamisme

Le chef de l’Etat se rend ce vendredi matin aux Mureaux pour présenter un plan contre les «séparatism­es»

- Vincent Vantighem, avec Aude Lorriaux

C’est un centre de loisirs du Bas-Rhin où certains parents réclament des activités non mixtes. Ou encore une librairie du Nord qui propose des ouvrages de prédicateu­rs interdits en France. Emmanuel Macron se rend, ce vendredi matin aux Mureaux (Yvelines), afin de présenter les grandes lignes d’un plan de lutte contre ce qu’il a appelé « les séparatism­es ». L’intitulé exact est encore relativeme­nt vague, mais l’heure n’est plus aux faux-semblants, alors que ce plan est attendu depuis 2017. «On a plusieurs formes de séparatism­es, mais le principal adversaire, c’est l’islamisme, assume l’Elysée. Il n’y a pas d’ambiguïté. » L’épidémie de coronaviru­s l’avait reléguée au second plan des préoccupat­ions, mais la menace intégriste est toujours là, comme l’a rappelé l’attaque menée devant les anciens locaux de Charlie Hebdo il y a une semaine, rappelle-t-on dans l’entourage du chef de l’Etat.

« L’islamisme grandit aujourd’hui dans le scolaire et le périscolai­re.»

L’Elysée

Mais l’exécutif n’est pas vraiment prêt. Le projet de loi qu’Emmanuel Macron va présenter ne sera pas « stabilisé » avant la mi-octobre. Il sera ensuite soumis aux représenta­nts de cultes avant une présentati­on en Conseil des ministres début décembre. Le débat devant l’Assemblée nationale n’aura donc pas lieu avant le premier semestre 2021.

Difficile de savoir, dès lors, ce que va annoncer Emmanuel Macron. Mais la présence de Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale, donne une indication. « Par le passé, l’islamisme grandissai­t dans les mosquées. Aujourd’hui, c’est dans le scolaire et le périscolai­re », assure l’Elysée, qui évoque le chiffre de « quelques dizaines de milliers d’enfants » aujourd’hui scolarisés dans des écoles hors contrat. Emmanuel Macron devrait donc annoncer un contrôle plus strict des associatio­ns musulmanes qui gèrent ces écoles, notamment en les faisant basculer du régime de la loi de 1901 à celui de la loi de 1905, plus coercitif.

En parallèle, le président pourrait aussi évoquer des mesures plus controvers­ées contre les certificat­s de virginité délivrés par certains médecins avant un mariage religieux, la polygamie ou la privation d’héritage pour les filles. De quoi promettre des débats épineux. « Il faut être très vigilant sur les tentatives de stigmatisa­tion de la communauté musulmane, met en garde Chems-Eddine Hafiz, recteur de la mosquée de Paris. Si le chef de l’Etat a envie de trouver des solutions, je serai son partenaire. Mais je n’ai pas envie d’être enfermé dans une logique électorale. »

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Le projet de loi d’Emmanuel Macron sera soumis aux représenta­nts de cultes.

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