20 Minutes (Lyon)

A la Timone, «on n’y arrive pas»

- A Marseille, Mathilde Ceilles

« Au début, tu ne voulais pas y croire, à la seconde vague, tu te souviens, Sophie ? » Dans les couloirs de la Timone, à Marseille (Bouches-du-Rhône), entre deux patients, l’anesthésis­te-réanimatri­ce acquiesce. Depuis la mi-août, la seconde vague de coronaviru­s est une réalité pour les soignants de ce service de réanimatio­n de l’AP-HM, qui prend en charge des patients atteints du Covid-19. «On a des arrivées tous les jours ou presque», témoigne Alexandra, une infirmière. Le 14 août, l’AP-HM comptait 3 malades atteints du Covid-19 en réanimatio­n. Le 28 septembre, elle en comptait 50. Ici, le patient le plus âgé a 78 ans. Mais la majorité des patients hospitalis­és pour coronaviru­s ont entre 50 et 60 ans environ. Et certains peuvent rester des mois. Une situation qui entraîne, peu à peu, la saturation d’un système hospitalie­r déjà fragile. Ce jour-là, au deuxième étage, il ne reste déjà plus que deux lits de disponible­s. « Pour des patients Covid, il faudrait théoriquem­ent une infirmière pour deux patients, explique Lionel Velly, médecin anesthésis­te réanimateu­r. Mais on n’y arrive pas. On a le matériel, mais pas le personnel.» L’AP-HM a lancé il y a quelques semaines une vaste campagne de recrutemen­t. Mais une centaine de postes sont encore à pourvoir. En attendant, il faut multiplier les gardes. «Pendant la première vague, je partais à 7 h et je rentrais à 21 h, se souvient Lionel Velly. Les applaudiss­ements, je ne les entendais qu’à la télévision. »

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«On a des arrivées tous les jours ou presque », témoigne une infirmière.

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