20 Minutes (Lyon)

Ils étaient des milliers à rendre un hommage à Victorine

Plus de 5000 personnes ont participé, à Villefonta­ine, à la marche blanche pour la jeune fille retrouvée morte lundi matin

- Elisa Frisullo

Les bras serrés autour de la cage, elle regarde la croix devant laquelle des milliers de fleurs s’amoncellen­t. Quelques instants plus tard, la mère de Victorine tend les mains vers le ciel pour laisser la colombe s’envoler, sous les applaudiss­ements de la foule émue. Ce dimanche aprèsmidi, plus de 5 000 personnes ont participé à la marche blanche organisée à Villefonta­ine (Isère) en hommage la jeune fille de 18 ans, tuée par noyade et retrouvée morte lundi matin. Réunis derrière une large banderole sur laquelle était inscrit « Victorine repose en paix, nous finissons ton trajet ensemble », les parents, le frère et les deux soeurs de Victorine ont quitté le stade de la Prairie, où la jeune fille a passé son dernier appel avant de disparaîtr­e, pour rejoindre le quartier des Fougères où ils habitent.

Derrière eux, des amis de la famille, de Victorine et de nombreux autres, masqués et vêtus de blanc, ont suivi leurs pas dans le silence. A l’arrivée de la foule dans le quartier résidentie­l qui domine Villefonta­ine, son frère a pris la parole. « Victorine, on a besoin de toi (…) Veille sur toutes les femmes qui rentrent seules chez elles. Je t’aime », a-t-il déclaré au micro, en retenant ses sanglots. Puis, les proches de l’étudiante en BTS se sont étreints et ont remercié « du plus profond de leur coeur » par la voix de leur avocate, Kelly Monteiro, tous ceux qui sont venus rendre hommage à Victorine.

«On n’acceptera jamais ça»

Parmi eux, Muriel est venue avec sa fille de 16 ans. Elle ne connaissai­t pas la jeune fille. « Mais je suis maman, je suis venue soutenir ses proches. Nous devons tous nous sentir concernés quand de telles horreurs arrivent », confie-t-elle avec émotion.

Un peu plus loin dans la foule, Mehdi serre la main de sa femme dans la sienne. « J’ai déjà croisé Victorine, ce n’est pas bien grand, Villefonta­ine. Aux Fougères, on connaît la famille. Je suis heureuse qu’il y ait autant de monde pour elle et pour montrer qu’on n’acceptera jamais ça. Noyer une gamine, vous vous rendez compte ? », souligne-t-elle.

Dans la commune, depuis que la jeune fille a disparu et a été retrouvée morte dans le ruisseau de Turitin, situé près du stade de la Prairie, l’affaire est présente dans bon nombre d’esprits. Car l’enquête pour « enlèvement, séquestrat­ion et meurtre » est loin d’avoir livré toutes les réponses. « Celui ou ceux qui ont fait ça courent toujours. Forcément, on y pense quand on rentre seule et qu’il fait déjà nuit. Ça pourrait recommence­r, s’inquiète une jeune fille, qui est venue rendre hommage à Victorine une bougie à la main. Cela aurait pu être ma soeur ou moi. Je ne me suis même pas posée la question, je devais être là. »

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La foule a marché entre le stade de la Prairie et le quartier des Fougères.

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