L’épargne verte bientôt à maturité
Euro Ces placements garantissent aux épargnants que leur argent finance la transition écologique
Face aux incertitudes des mois à venir et aux fermetures des lieux de fête, l’épargne des Français a atteint un niveau record ces derniers mois : 20,3 % des revenus disponibles. Et une partie de ce bas de laine a été investie en faveur de l’environnement.
Au niveau européen, l’expert de la finance verte qu’est Novethic dénombrait 800 fonds verts, le mois dernier. Soit une hausse de 70 % sur un an. L’idée de ces fonds d’investissement, dits verts ? Permettre que l’argent placé favorise la transition énergétique. « C’est une manne financière conséquente, souligne Lorette Philippot, chargée de campagne aux Amis de la Terre. Pouvoir orienter son épargne pour mettre en place une réelle transition écologique et sociale est crucial si l’on veut y arriver. » Pourtant, à ce jour, leur part du marché est assez faible. En cause, un manque d’information des Français mais aussi des conseillers bancaires, raconte AnneSophie Guret, autrice du podcast écologique « Je fais de mon mieux ». Les démarches pour trouver un fond qui corresponde aux attentes écologiques, sociales et de rendement restent donc, la plupart du temps, à la charge de l’investisseur. « Il n’existe pas encore de produit magique, mais ces épargnes permettent de limiter au maximum l’impact négatif voire d’avoir un impact neutre sur le climat », continue Anne-Sophie Guret. Au rang des placements écoresponsables, le plus répandu dans les établissements bancaires est sans doute le livret de développement durable et solidaire (LDDS, autrefois appelé LDD). Plafonné à 12 000€ et aligné sur le taux de rémunération du livret A, ce produit réglementé permet de financer, entre autres, des travaux d’économie d’énergie dans les bâtiments anciens. En pratique, cependant, « il n’y a pas de traçabilité totale des capitaux, note Lorette Philippot.
Il est donc impossible de savoir avec certitude si cette épargne finance bien des produits verts et ou éthiques. » Les produits financiers doivent donc tendre vers davantage de transparence. « Les citoyens ont la possibilité de faire bouger les lignes, ajoute Karine Bidart, directrice générale de l’Agence parisienne du climat. Par exemple, nous avons mis en place des lettres type qu’ils peuvent envoyer aux conseillers bancaires pour savoir où est investi l’argent épargné. » Une façon de commencer à devenir un consomm’acteur.
Reste aux citoyens à faire bouger les lignes en exigeant davantage de transparence.