Le (top) chef Mory Sacko et sa cuisine riche en influences
Déjà prisée lors du confinement, la tendance du « manger local » semble désormais s’imposer
C’est une conséquence inattendue du confinement. Guidés par une envie de transparence et de proximité, mais aussi par la volonté de soutenir des filières agricoles privées de débouchés, de nombreux Français se sont tournés vers des filières locales ce printemps. Livraison de produits de producteurs, emplettes dans les rayons « régionaux » des supermarchés voire même achats à la ferme, ces pratiques ont changé les assiettes des consommateurs. Est-ce que cette tendance pourrait s’imposer après la pandémie ? Selon une étude réalisée mi-avril par OpinionWay pour l’ONG Max Havelaar, 80% des Français souhaiteraient consommer plus « responsable » après le confinement, en optant notamment pour des produits locaux.
Une mobilisation nationale
Sur le terrain, les initiatives s’organisent ainsi pour répondre à cette nouvelle tendance du manger local. Lors du confinement, plusieurs enseignes de la grande distribution se sont ainsi engagés à proposer 100% de fruits et légumes français et de saison dans leurs rayons (asperges...). Objectif ? Soutenir les producteurs face à la réduction des débouchés et en particulier l’arrêt des commandes des établissements de restauration. Autre forme d’initiative : la mise en ligne de cartes interactives recensant les producteurs et les commerces alimentaires proposant justement des produits locaux. Une approche ludique retenue notamment par des territoires comme la communauté de communes Beaucaire Terre d’Argence dans l’Hérault, le pays de Lorient en Bretagne ou le plateau de ParisSaclay en Ile-de-France. Soutien à l’emploi local, maintien des paysages agricoles ou encore mise en avant des produits de saison, la consommation locale ne manque pas d’atouts. Pour autant, ça ne fait pas tout. D’abord parce que seulement 6 % émissions de gaz à effet de serre issus de la chaîne alimentaire sont liés au transport. Mais aussi parce que tous les circuits courts ne sont pas obligatoirement certifiés bios ou sans produits chimiques. En plus de s’approvisionner en local, les consommateurs sont donc incités à repenser plus largement leurs habitudes alimentaires, notamment en réduisant la part de viande mais aussi de produits transformés au bénéfice du « fait maison ». Cela tombe bien, les français se sont – aussi – passionnés pour la cuisine lors du confinement.