Une élection et des leçons à tirer pour les politiques français
Présidentielle US La classe politique française tente de tirer les leçons de l’élection, toujours indécise
La tension est à son comble, après le scrutin présidentiel américain de mardi. Une poignée d’Etats-clés pourraient décider de l’issue de l’élection, alors que le candidat démocrate, Joe Biden, fait la course en tête et que Donald Trump a lancé plusieurs recours (lire ci-dessous). Les politiques français, qui soutiennent majoritairement Joe Biden, tentent de tirer les leçons de cette campagne. Au-delà des enjeux géopolitiques, la classe politique française s’intéresse à la persistance d’un vote massif pour Donald Trump, loin de ce que laissaient présager les sondages. « Le populisme n’a pas disparu, malgré l’épreuve du pouvoir et un mandat qui n’a pas été
Arnaud Montebourg,
marqué par une grande efficacité, surtout sa gestion de la crise sanitaire», relève Roland Lescure, député LREM des Français d’Amérique du Nord. Si le bilan du président sortant est également très critiqué à gauche, il a été nuancé par Arnaud Montebourg sur France Info, jeudi. L’ex-ministre de l’Economie socialiste voit « dans la très forte résistance » du président sortant «un plébiscite pour la force et, derrière, la protection de toutes les couches sociales et économiques qui ont été abandonnées dans le système économique mondialisé depuis vingt ans. (…) La stratégie de Trump, c’est de protéger les classes populaires.»
Dans un communiqué, le Parti communiste français a, lui, dénoncé les « contestations » de Donald Trump sur la «légitimité» du scrutin, «au risque de déstabiliser un pays déjà en proie à de profondes divisions et fractures qui s’expriment aussi dans le vote». Cette fracture de l’électorat américain a également été soulevée par Bruno Retailleau. Le président du groupe LR au Sénat estime que cette «crise démocratique doit nous interroger» sur la situation dans notre pays, a-t-il déclaré sur France Info : « On a parlé des démocraties libérales, de la grande fatigue démocratique en Occident. C’est pareil, le premier parti, chez nous, c’est l’abstention. Un jour, cette colère pourrait s’exprimer dans les urnes. » « Biden n’a pas réussi à aller chercher les électeurs de Trump. Le clivage populisme contre progressisme ne suffit donc pas à gagner une élection, c’est un fait qui doit nous faire réfléchir », admet aussi Roland Lescure, alors qu’Emmanuel Macron a reconnu cet été ne pas avoir réussi à « réconcilier les Français ».
« La stratégie de Trump, c’est de protéger les classes populaires.»
ex-ministre (PS) de l’Economie