« Ce type de dispositif leur apprend à devenir autonomes »
Annie Delvaux, directrice de la Maison Sainte-Adélaïde de Bourgogne, nous en parle.
Comment est né le dispositif Les fils de Noé, créé par Apprentis d’Auteuil à Dijon ?
Face à l’afflux important de migrants en 2017-2018, le Conseil départemental nous a demandé un accompagnement spécifique pour ces mineurs non accompagnés. Aujourd’hui, nous en hébergeons 29 dans des appartements où ils vivent en colocation au sein de la même résidence. Il y a un lieu de vie commun et une ambiance familiale. Là, ils peuvent échanger avec les cinq professionnels présents et apprendre à devenir autonomes.
Comment sont-ils accompagnés ?
Nous approfondissons les cours de Français donnés par l’académie de Côte d’Or pour progresser plus vite. Ils apprennent aussi à tenir un logement, respecter la copropriété, gérer leur budget, prendre des rendez-vous médicaux, régler des démarches administratives... Au début, on leur montre comment faire, puis progressivement ils font seuls. Leur conseiller en insertion professionnelle et leur éducateur scolaire discutent avec eux de leurs envies professionnelles, leur apprennent à chercher un stage. Ils découvrent un métier, ses exigences, voient s’ils sont faits pour ce travail ou pas. On les aide aussi à construire leur parcours de régularisation. C’est un accompagnement individualisé.
Quel bilan en tirez-vous après trois ans ?
Les retours sont gratifiants. Nous avons 80 à 90% des jeunes sous notre toit qui sont en apprentissage. La plupart arrive à s’insérer. Notre limite, c’est la régularisation car après 18 ans, ils n’ont plus la protection garantie aux mineurs. Mais ils restent des jeunes de la famille Apprentis d’Auteuil. Ils peuvent compter sur nous. Et quand ils reviennent nous saluer et nous montrent leur contrat de travail, on se dit que là on a réussi.