Vacciner les moins de 18 ans, les Français y sont très favorables
Plus de la moitié des Français sont favorables à la vaccination des mineurs dès maintenant
De plus en plus de Français veulent se faire vacciner contre le Covid-19, et vite. Alors que le Premier ministre, Jean Castex, a annoncé jeudi l’ouverture de la vaccination à tous les majeurs dès le 31 mai, soit deux semaines plus tôt que prévu, de nombreux Français n’ont pas attendu son feu vert. Selon notre sixième baromètre de la santé YouGov pour 20 Minutes et Doctissimo*, 27% d’entre eux déclarent avoir déjà essayé de se faire vacciner alors qu’ils n’étaient pas éligibles (et 19% avec succès), et 37% assuraient, avant l’annonce de jeudi, qu’ils allaient essayer de se faire vacciner avant la date prévue de l’élargissement de la vaccination. Les Français veulent même aller encore plus vite et plus fort que les pouvoirs publics et la communauté scientifique : plus d’un Français sur deux (55 %) pense qu’il faudrait ouvrir la vaccination aux personnes mineures dès maintenant. Une proportion qui atteint même 66% chez les plus de 55 ans.
Espoir d’immunité de groupe
Cet élargissement n’est toutefois pas pour demain. Pour Alain Fischer, professeur d’immunologie nommé par le Premier ministre, Jean Castex, pour coordonner la stratégie vaccinale française, les premiers adolescents pourraient avoir droit aux vaccins « courant juin », a-t-il estimé sur BFMTV. Alain
Fischer a avancé à plusieurs reprises qu’il faudrait sans doute vacciner les mineurs pour atteindre une couverture vaccinale suffisante pour espérer une immunité de groupe. « L’idée sera de vacciner la plus grande partie de la population possible, explique Matthieu Calafiore, médecin généraliste à Lille. Ce qu’il nous faut maintenant, c’est avoir les études scientifiques qui nous montrent l’efficacité et l’absence de nocivité du vaccin chez les enfants. » Actuellement, seuls certains adolescents de 16 à 18 ans, proches de personnes immunodéprimées ou qui relèvent de pathologies à haut risque de forme grave, peuvent recevoir le vaccin de Pfizer.
Les Français affichent aussi leur optimisme sur le déconfinement. Selon notre baromètre, 6 Français sur 10 pensent que le calendrier prévu par le gouvernement pourra être tenu (60 %). Pour Matthieu Calafiore, il est toutefois à craindre que, à l’approche des scrutins régionaux et départementaux des 20 et 27 juin, des considérations plus électoralistes que sanitaires expliquent l’absence de nouvelles mesures de freinage, même en cas de rebond épidémique. «Ce qu’il faut craindre alors, c’est plutôt une quatrième vague à la fin de l’été ou au début de l’automne », redoute le médecin. * Réalisé en ligne auprès de 1 004 personnes majeures, du 19 au 20 mai.