20 Minutes (Lyon)

La longue chute d’un père atteint d’Alzheimer porte le film de Florian Zeller au sommet

« The Father » Ce film sur un homme atteint d’Alzheimer a valu des oscars à son acteur, Anthony Hopkins, et à son auteur, Florian Zeller

- Caroline Vié

« Quel bonheur de sortir enfin en salles, ce lieu magique où on partage des émotions avec des étrangers, qui le sont moins à la fin de la projection ! », confie à 20 Minutes Florian Zeller, le père de The Father. Bien que sa sortie ait été ajournée en raison de la pandémie de Covid-19, ce très beau film a connu une carrière époustoufl­ante à l’étranger. Avec une kyrielle de prix, et notamment, le 26 avril, deux oscars, un pour son scénario coécrit avec Christophe­r Hampton, l’autre pour sa star, Anthony Hopkins.

The Father est une adaptation de la propre pièce de Florian Zeller, Le Père (2012), et marque la première réalisatio­n de cinéma de l’écrivain et scénariste. Il y décrit l’expérience d’un homme que la maladie d’Alzheimer éloigne de ses proches, dont sa fille, jouée par Olivia Colman. « J’ai essayé de montrer la maladie du point de vue du malade, de faire partager ce qu’il ressent, explique Florian Zeller. Je voulais faire vivre une expérience différente au public. » Comme son héros,

« The Father a changé ma vie. Ce succès ne m’intimide pas : il me donne envie de continuer sur ma lancée. »

Florian Zeller, réalisateu­r

de The Father

le spectateur perd progressiv­ement pied dans un monde où il n’a plus aucun repère.

« Anthony Hopkins, que je rêvais dans ce rôle, a pris des risques incroyable­s pour l’incarner, avec un courage admirable en acceptant de faire face à sa propre mortalité », admire Florian Zelller. Le comédien de 83 printemps livre une performanc­e fort éloignée de son personnage d’Hannibal Lecter, tueur pervers et fascinant qui lui a valu un premier oscar en 1992. « Cette deuxième récompense pour Anthony a été un coup de théâtre !, reconnaît Florian Zeller. Je ne m’y attendais pas du tout, et lui non plus.» L’acteur, très ému, en a profité pour rendre hommage à Chadwick Boseman, décédé en août et donné favori des Oscars pour Le Blues de Ma Rainey. Le cauchemar que vit son héros à la raison qui flanche a porté chance à Florian Zeller. S’il attendait toujours qu’on lui livre sa statuette le jour de notre interview (avec la crainte que la douane la confisque !), il s’est déjà remis au travail pour porter à l’écran une autre de ses pièces, Le Fils (2018), qu’il va tourner à New York avec Laura Dern et Hugh Jackman dans les rôles principaux.

« The Father a changé ma vie, avoue Florian Zeller. Ce succès ne m’intimide pas : il me donne envie de continuer sur ma lancée. » Et on a hâte de voir où cela va le mener.

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Le réalisateu­r, Florian Zeller (à g.), et son acteur star (à dr.), Anthony Hopkins.

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