Une start-up facilite l’accès à la location aux plus précaires
Solidarité Gestia Solidaire aide les étudiants et les actifs en difficulté à accéder à la location dans le privé
Ils gagnent trop pour prétendre à un logement social, mais n’ont pas assez de garanties pour convaincre les agences immobilières classiques. Depuis mars 2020, Gestia Solidaire, une start-up montée par Anne-Sophie Thomas et son frère, Emmanuel, se mobilise à Lyon, Grenoble, et Paris depuis peu, pour donner un coup de pouce aux étudiants, actifs ou familles monoparentales qui galèrent pour trouver un logement faute de garant. Après une expérience professionnelle à Lyon dans l’immobilier solidaire,
Anne-Sophie Thomas, 31 ans, a eu envie d’innover dans cette voie. La lecture des rapports de la Fondation Abbé-Pierre sur le mal logement a fini de la convaincre. « J’ai été alarmée en voyant que 15 millions de personnes étaient mal logées en France », confie à 20 Minutes la jeune femme. Emile, jeune salarié de la région parisienne, est installé depuis un mois avec un copain dans un appartement de Montrouge (92). Mais, avant d’en arriver là, il a essuyé de nombreux refus. « On travaille tous les deux, moi je suis au Smic, mon pote est à 2 000 € par mois, nos parents sont garants. Malgré tout, les agences, quand elles voient débarquer des jeunes, ça ne les rassure pas», témoigne ce locataire de 23 ans, qui a fini par trouver un logement qui lui plaît grâce à l’agence de gestion immobilière lyonnaise. «C’est vraiment un système gagnant-gagnant. On assure au propriétaire un retour sur investissement, avec un loyer qui va couvrir les charges et, en fonction de son profil fiscal, on cherche pour lui les réductions d’impôts et les
aides aux travaux dont il peut bénéficier», détaille Anne-Sophie Thomas. Les propriétaires qui ont fait confiance à Gestia veulent se constituer un patrimoine, tout en ayant envie de faire quelque chose de bien. Magali, propriétaire d’un T4 à Villeurbanne, a poussé la porte de l’agence immobilière «responsable » : « Il est important de donner un accès au logement aux personnes en difficulté. Et, en même temps, je suis consciente que, malgré nos valeurs, on peut aussi être discriminants. L’enjeu financier est important pour un investissement locatif.» La start-up a accompagné Magali dans ses démarches fiscales et a trouvé trois étudiants pour cette coloc. « Cela fait un an et c’est un zéro faute. Je m’y retrouve financièrement et éthiquement», conclut-elle.
«Quand les agences voient débarquer des jeunes, ça ne les rassure pas.»
Emile, 23 ans