20 Minutes (Lyon)

«Le nombre de personnes menacées d’expulsion ne fait qu’augmenter»

- Propos recueillis par Manon Aublanc

La trêve hivernale s’achève ce mardi. En raison de la crise sanitaire, le gouverneme­nt avait prolongé de deux mois cette période, qui suspend habituelle­ment les expulsions locatives entre le 1er novembre et le 31 mars. Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole de l’associatio­n DAL, qui manifestai­t dimanche à Paris pour le droit au logement, alerte sur la situation en France.

Combien de personnes sont-elles menacées d’expulsion ?

A partir de [ce mardi], 30 000 personnes sont menacées d’expulsion. Pour l’immense majorité, ce sont des locataires en situation d’impayés, de congé vente ou de congé reprise, c’est-à-dire que leur propriétai­re veut vendre ou habiter ce logement.

Le nombre de personnes menacées d’expulsion est-il en hausse ?

Ce nombre ne fait qu’augmenter. En 2019, il y avait 16700 expulsions forcées. Il y a dix ans, on expulsait moins de 10 000 personnes, et il y a vingt ans, moins de 5000 personnes. Cette aggravatio­n de la situation est la conséquenc­e de la hausse des loyers et de la baisse des APL.

Le profil des personnes menacées d’expulsion a-t-il changé ?

Oui. Dans les grandes agglomérat­ions, on a de plus en plus de personnes des classes moyennes, des travailleu­rs mal payés qui ne peuvent plus suivre. Jeter des personnes à la rue, c’est criminel. Quand on dort dehors, on a quinze ans d’espérance de vie en moyenne. Il ne faut pas oublier que c’est une souffrance.

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Jean-Baptiste Eyraud (ici en 2018), porte-parole du DAL.

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