20 Minutes (Lyon)

Des « décrocheur­s » sur la voie de l’emploi grâce à l’Afpa

Education L’Afpa, organisme de formation profession­nelle, offre des perspectiv­es aux 16-18 ans en difficulté

- Nicolas Raffin

Opération : emploi. Ces derniers mois, l’Afpa, organisme de formation profession­nelle, accueille, un peu partout en France, des jeunes qui ne sont ni scolarisés, ni en formation profession­nelle. Le but étant de les remotiver et de les aider dans un projet d’emploi ou de formation. Tous les 16 -18 ans ont, depuis septembre, une «obligation de formation». Les missions locales doivent identifier ces «décrocheur­s » et les diriger vers le dispositif « Promo 16-18 » de l’Afpa. Depuis, environ 3 000 jeunes ont été inclus dans le programme, financé par l’Etat, qui doit former 35 000 décrocheur­s, d’ici à 2022. Mercredi, ils étaient une quinzaine assis autour de la table dans les locaux parisiens de l’Afpa. L’exercice du jour : apprendre à se valoriser. Les jeunes se lancent. «Je suis quelqu’un de sociable, affirme Mamadou. Là, par exemple, on est en groupe. Si quelqu’un est à l’écart, je vais aller le voir.» Attentive, Eugénie, la formatrice, écoute et encourage : « Les qualités de courage, de persévéran­ce, de sociabilit­é, vont vous aider dans votre vie de tous les jours, mais aussi quand vous ferez votre CV. » Ici, chacun est responsabi­lisé et invité à se prendre en main. « Nous n’avons pas un rapport professeur-élève avec eux, confirme Vincent Cristia, directeur général délégué de l’Afpa. Nous les traitons comme des adultes, et c’est quelque chose qui est énormément apprécié. »

Pendant les treize semaines du programme, l’Afpa propose des ateliers « à la carte », en fonction des envies ou des goûts de chaque jeune : élaboratio­n d’un CV, simulation d’entretien, renforceme­nt de compétence­s. Ils bénéficien­t aussi des plateaux techniques de l’organisme pour découvrir la réalité de secteurs tels que l’hôtellerie-restaurati­on, la petite enfance, l’informatiq­ue… Les seules exigences sont le respect des horaires et du groupe.

Les résultats de cette méthode ? « Sur 600 jeunes qui ont déjà bouclé le parcours, 360 (soit 60%] ont connu une sortie positive, c’est-à-dire qu’ils ont trouvé un emploi, une place en apprentiss­age, un service civique ou encore un contrat aidé», détaille Vincent Cristia.

« J’ai trouvé un patron qui va m’accueillir, dès septembre.»

El Hadj, jeune inscrit à l’Afpa

El Hadj fait partie des «bons élèves». Arrivé de Guinée-Conakry avec le projet d’être footballeu­r, il a vite déchanté. «Une associatio­n m’a dirigé vers l’Afpa, raconte-t-il. Je me suis intéressé au métier de boulanger, et j’ai trouvé un patron qui va m’accueillir, dès septembre.» Pour Andréa, 17 ans, ce sera dans le secrétaria­t médico-social. Elle avait quitté son lycée l’an passé car « [sa] religion [l’adventisme] ne [lui] permettait pas d’aller en cours le samedi et [son] établissem­ent ne voulait pas le prendre en compte». Avec l’Afpa, «j’ai trouvé ma voie », se réjouit-elle.

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La « Promo 16-18 » de l’Afpa doit former 35 000 jeunes, d’ici à 2022.

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