Des « décrocheurs » sur la voie de l’emploi grâce à l’Afpa
Education L’Afpa, organisme de formation professionnelle, offre des perspectives aux 16-18 ans en difficulté
Opération : emploi. Ces derniers mois, l’Afpa, organisme de formation professionnelle, accueille, un peu partout en France, des jeunes qui ne sont ni scolarisés, ni en formation professionnelle. Le but étant de les remotiver et de les aider dans un projet d’emploi ou de formation. Tous les 16 -18 ans ont, depuis septembre, une «obligation de formation». Les missions locales doivent identifier ces «décrocheurs » et les diriger vers le dispositif « Promo 16-18 » de l’Afpa. Depuis, environ 3 000 jeunes ont été inclus dans le programme, financé par l’Etat, qui doit former 35 000 décrocheurs, d’ici à 2022. Mercredi, ils étaient une quinzaine assis autour de la table dans les locaux parisiens de l’Afpa. L’exercice du jour : apprendre à se valoriser. Les jeunes se lancent. «Je suis quelqu’un de sociable, affirme Mamadou. Là, par exemple, on est en groupe. Si quelqu’un est à l’écart, je vais aller le voir.» Attentive, Eugénie, la formatrice, écoute et encourage : « Les qualités de courage, de persévérance, de sociabilité, vont vous aider dans votre vie de tous les jours, mais aussi quand vous ferez votre CV. » Ici, chacun est responsabilisé et invité à se prendre en main. « Nous n’avons pas un rapport professeur-élève avec eux, confirme Vincent Cristia, directeur général délégué de l’Afpa. Nous les traitons comme des adultes, et c’est quelque chose qui est énormément apprécié. »
Pendant les treize semaines du programme, l’Afpa propose des ateliers « à la carte », en fonction des envies ou des goûts de chaque jeune : élaboration d’un CV, simulation d’entretien, renforcement de compétences. Ils bénéficient aussi des plateaux techniques de l’organisme pour découvrir la réalité de secteurs tels que l’hôtellerie-restauration, la petite enfance, l’informatique… Les seules exigences sont le respect des horaires et du groupe.
Les résultats de cette méthode ? « Sur 600 jeunes qui ont déjà bouclé le parcours, 360 (soit 60%] ont connu une sortie positive, c’est-à-dire qu’ils ont trouvé un emploi, une place en apprentissage, un service civique ou encore un contrat aidé», détaille Vincent Cristia.
« J’ai trouvé un patron qui va m’accueillir, dès septembre.»
El Hadj, jeune inscrit à l’Afpa
El Hadj fait partie des «bons élèves». Arrivé de Guinée-Conakry avec le projet d’être footballeur, il a vite déchanté. «Une association m’a dirigé vers l’Afpa, raconte-t-il. Je me suis intéressé au métier de boulanger, et j’ai trouvé un patron qui va m’accueillir, dès septembre.» Pour Andréa, 17 ans, ce sera dans le secrétariat médico-social. Elle avait quitté son lycée l’an passé car « [sa] religion [l’adventisme] ne [lui] permettait pas d’aller en cours le samedi et [son] établissement ne voulait pas le prendre en compte». Avec l’Afpa, «j’ai trouvé ma voie », se réjouit-elle.