Non sans colère, Federer poursuit son parcours sur terre
S’il s’est qualifié pour le 3e tour, le Suisse a un peu pété les plombs
Deux coups de colère diversement appréciés sur les deux plus grands courts de Roland-Garros, jeudi. Novak Djokovic a fait virer du court des spectateurs qui criaient un peu trop fort à des moments où on est censé se taire. Roger Federer, lui, est entré dans une colère noire contre ce pauvre arbitre Emmanuel Joseph, coupable de lui avoir adressé un avertissement pour dépassement de temps, lors de son match face au Croate Marin Cilic.
Foi de suiveur au long cours, on n’a jamais vu le Suisse s’énerver aussi fort et aussi longtemps. « Je t’ai écouté avant, maintenant c’est toi qui m’écoutes, s’est énervé Federer. Tu pensais ? Mais tu penses faux, comme t’as pensé faux juste avant. » Trois bonnes minutes de mauvaise foi caractérisée, sans que personne comprenne vraiment la raison de ce courroux soudain. Surtout pas Emmanuel Joseph, l’un des six « badges d’or » en France, soit la crème de la crème de l’arbitrage.
Alors, oui, l’ancien n° 1 mondial n’a pas toujours été cet être délicieux et classieux en toutes circonstances. L’histoire de son adolescence frondeuse a été mille fois racontée, et son père, Robert, dix mille fois cité : « Parfois, nous avions honte. Nous n’avons jamais été en colère quand il perdait des matchs. Nous étions en colère à cause de son comportement. » Lors de son dernier RolandGarros, on l’avait surpris à balancer une balle hors du stade contre Rafael Nadal. Avertissement aussi. Open d’Australie 2020, le dernier qu’il a disputé ? Pris par la patrouille pour une insulte prononcée en suisse allemand. Et ce coup de chaud contre Cilic, donc.
« Je n’avais pas l’impression d’avoir pris trop de temps, a expliqué après coup Roger Federer. Je ne suis pas du genre à faire attendre mon adversaire quand je joue. Marin devait être énervé, mais comme l’arbitre ne me l’a pas dit... Mais c’était un moment intéressant et ça a remis de l’énergie dans le match, j’ai aimé. » Le tout dans un grand sourire, comme s’il était passé à autre chose.
« Parfois, nous avions honte. Nous étions en colère à cause de son comportement. »
Robert Federer, père de