Jusqu’ici, tout va bien
Football A sept jours de l’Euro, les Bleus font une bonne préparation, sans trop fanfaronner
Pas de blessés, une victoire propre et nette face au pays de Galles (3-0), un clean sheet et des sourires. A première vue, l’étape n°1 de la préparation de l’équipe de France s’est déroulée sans le moindre accroc, mercredi à Nice. Pas qu’à première vue, d’ailleurs. « Je ne vais pas crier : “Ça y est, on est arrivés”, tempère Didier Deschamps. Mais il y a eu de bonnes choses. La qualité, elle est là, l’état d’esprit, aussi. »
Mais, pour les enseignements tactiques face à une équipe galloise trop vite réduite à dix, on repassera. « Il faut attendre des adversaires plus costauds, on verra alors si leur imagination peut aller au-delà des difficultés, détaille l’ancien entraîneur du PSG Guy Lacombe. Mais, sur le plan offensif, face à un adversaire terriblement regroupé, on a vu de très bonnes choses, des belles complicités pour l’avenir. »
Guy Lacombe,
Si nos yeux étaient forcément attirés par la ligne offensive GriezmannMbappé-Benzema, on a aussi vu un milieu du terrain intéressant. Notamment avec un Corentin Tolisso de retour à un niveau assez dingue après une grave blessure au genou. « C’est là où Didier [Deschamps] est très bon, reprend Lacombe. Il sait pertinemment qu’un joueur qui arrive en sortant de blessure, tout en ayant tout son potentiel, va amener sa fraîcheur. Suivant l’adversaire, il va pouvoir composer son milieu. On est riches devant, au milieu. Et, même derrière, ce n’est pas trop, trop mal. »
Attention, toutefois, au trop-plein de confiance. « Pour le moment, tout se passe bien, mais ce n’est pas pour autant qu’il faut qu’on s’endorme sur nos lauriers en pensant que, avec nos qualités, ça va suffire, a prévenu le sélectionneur après la rencontre. Je vais me battre contre ça. Mais, avec mon staff, on est en alerte. Les joueurs en ont bien conscience aussi. » Comment voulez-vous qu’on garde notre calme, aussi, alors même que ce groupe semble animé d’un esprit de corps ? DD l’a répété, sur la Côte d’Azur, « j’attache autant d’importance, si ce n’est plus, à l’état d’esprit des troupes, car je sais très bien qu’on aura besoin de ça pour aller loin ». « Il n’y a qu’à voir lorsque les buts ont été marqués et juste après », embraie Lacombe en faisant référence aux attroupements collectifs. A chaque fois, il ne manquait que Lloris dans cet amas de chair et d’amour. « On sent bien, conclut Lacombe, que cette équipe a envie de jouer ensemble et de vivre des choses ensemble. » Surtout, qu’elle ne s’en prive pas.
« On est riches devant, au milieu. Et, même derrière, ce n’est pas trop, trop mal. »