20 Minutes (Lyon)

Roland-Garros

Roger Federer prépare déjà son après-carrière

- Julien Laloye

Il n’a pas voulu torturer ses supporteur­s parisiens trop longtemps, décidant d’annoncer son forfait pour les 8es de finale dès dimanche. Alors, Roger Federer a-t-il disputé le dernier match de sa carrière à Roland-Garros dans un stade vide à 1 h, dimanche ? L’écrire permet déjà d’anticiper le deuil d’une vie de tennis sans la légende suisse, que le bonhomme envisage depuis plus longtemps que ses fans. C’est en partie le sens de ce partenaria­t noué avec l’office du tourisme helvétique, acté par une publicité légendaire avec Robert De Niro.

Résultat : 50 millions de vues en un mois. « Il faut admettre que le match Federer-De Niro est, à l’heure actuelle, le plus gros coup et buzz médiatique helvétique du XXIe siècle », se gargarise Nicolas Bideau, directeur de Présence Suisse, l’organe fédéral chargé de la promotion du pays à l’étranger. L’acteur et le tennisman ne se connaissai­ent pas plus que ça, et le tournage à distance a été booké

« Federer, c’est un peu comme Gulliver, il est trop grand pour nous. »

Laurent Favre, journalist­e suisse

des semaines à l’avance. « Federer est arrivé très simplement, sans limousine ni garde du corps, très cool, rapporte Livio Dainese, le fondateur de l’agence qui a monté le scénario. Je dois vous avouer qu’on ne s’attendait pas à un succès pareil, même si on savait que le film était bon. »

Si l’homme aux 20 Grands Chelems n’en a pas fini avec le rêve d’un dernier trophée à Wimbledon avant de raccrocher, la plupart de ses dernières grandes décisions concernent la manière dont il occupera son temps après. Et si l’on enlève le contrat avec Uniqlo, Roger Federer pense patriote avant tout. Partenaire historique des chocolats Lindt, il est aussi investisse­ur et promoteur avisé des chaussures On Running, une start-up zurichoise qui a sponsorisé l’équipe de Suisse olympique à Rio.

« Il incarne parfaiteme­nt le “swiss made”, justifie Nicolas Bideau. Roger est précis comme une montre suisse, sûr comme un couteau suisse, beau comme nos paysages et, en plus, il est cool… comme personne. Que des émotions positives, un rêve pour une marque pays. » Une marque profondéme­nt identifiée à son pays, donc, mais complèteme­nt détachée du tennis helvète ? Dans le film avec De Niro, pas un seul plan avec une raquette ou un club de golf, pour rappeler l’origine du génie. « Federer, c’est un peu comme Gulliver, il est trop grand pour nous, illustre Laurent Favre, notre confrère du Temps. Il suit les résultats des jeunes joueurs suisses, il les invite de temps en temps à s’entraîner avec lui à Dubaï, mais on l’imagine mal devenir entraîneur de l’équipe de Coupe Davis. »

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A 39 ans, Roger Federer regarde depuis quelques années vers l’après-tennis.

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