Avec Pure Ocean et 20 Minutes, c’est la fête des mers
Le fondateur de l’ONG Pure Ocean mise sur les entreprises pour sauver les mers.
De Marseille, où il a grandi, à TerreNeuve où ont été pêchés les premiers poissons qu’il a commercialisés avec Seafoodia, l’entreprise qu’il a créée, David Sussmann (photo) a sillonné toutes les mers. A la veille de la Journée mondiale de l’océan, il nous présente l’action de Pure Ocean, l’ONG qu’il a fondée pour financer l’innovation et la recherche.
La mer est le terrain qui vous a permis de vous accomplir comme entrepreneur. Et depuis peu, c’est aussi le champ de bataille de l’ONG que vous avez fondée, Pure Ocean. Pourquoi cette passion ?
J’ai grandi à Marseille, devant la mer. J’allais me baigner, je faisais de la voile, je ramassais des coquillages. Je trouvais ça fascinant mais je n’avais aucune idée de ce que j’allais faire plus tard. Aujourd’hui, j’ai 50 ans, 4 enfants et c’est pour eux que je me suis lancé dans Pure Ocean. Si on ne se bouge pas ça va être triste. L’océan est en danger…
Bouger, cela signifie quoi concrètement ?
Nous, Français, nous avons la deuxième surface maritime au monde. Nous avons une responsabilité énorme. L’avenir est sous l’eau. Les milliers d’années devant nous seront fabuleux pour notre pays si on sait préserver l’océan et l’utiliser intelligemment.
L’utiliser intelligemment, c’est l’exploiter rationnellement ?
Je n’aime pas ce mot, « exploiter ». L’océan, on doit le préserver et on doit le découvrir. Il a déjà pris 1 °C. Ça a eu un impact colossal, notamment sur les pêches du monde. Les poissons ont migré, ils n’ont plus la même taille. Quand on regarde l’océan, on tourne généralement nos yeux au-dessus, vers les oiseaux, le ciel… Mais on ne regarde pas en dessous. Or, c’est là que ça se passe. Sous l’eau, tout est encore à découvrir. Alors, OK !, allons sur Mars… Merci Elon Musk de nous faire rêver. Mais on n’a mappé que 5 % de l’océan. Il en reste 95 % à découvrir, donc venez tous nous soutenir !
Vous ciblez particulièrement les entrepreneurs ?
On estime qu’il y aura dans 3 ans, deux fois plus d’entreprises qui donneront à des ONG. Nous disons donc aux entrepreneurs : « si vous ne vous engagez pas chez Pure Ocean, ce n’est pas grave mais engagez-vous ! Vous ne pouvez plus être simplement une entreprise qui a un but lucratif. » On veut faire évoluer les comités de direction des entreprises de l’intérieur. La boule de neige est en route. Nous sommes en train de changer le monde…
Avec quels objectifs ?
Notre axe principal, c’est de financer la recherche et l’innovation. Nous avons lancé notre deuxième appel à projets cette année et on a reçu plus de 160 projets, portés par 350 scientifiques de 40 pays. Ils sont venus nous voir parce qu’ils cherchent des financements…
Et vous les avez financés ?
On a sélectionné quatre dossiers, qu’on finance cette année. On accompagne par exemple un projet très concret de bouée d’amarrage pour les bateaux qui respecte les fonds marins et sur laquelle tout un écosystème va pouvoir se développer pour retrouver de la biodiversité à proximité du littoral. Parce que je suis convaincu que nos océans seront de nouveau propre tôt ou tard. J’y crois très fort...