« La vaccination devient une norme »
Immunité, efficacité, effets secondaires... Le «M. Vaccin» du gouvernement a répondu aux questions de nos internautes.
La campagne vaccinale contre le Covid-19 a subi bien des rebondissements entre son ouverture, fin décembre, et son élargissement à tous les adultes, le 31 mai. Alain Fischer, nommé par le gouvernement pour coordonner cette campagne, a répondu aux questions des lecteurs de 20 Minutes. Albessard, 60 ans :
« Combien de temps le vaccin nous immunise-t-il contre le Covid-19 ? »
Bonne question. Ce que l’on sait avec les essais cliniques, c’est que la protection est stable six mois. Il y a des raisons d’espérer que ça aille bien audelà. Une étude française montre que treize mois après l’infection la plupart des gens ont encore des anticorps.
Simon, 33 ans : « Une fois vacciné, on peut transmettre le virus. Alors en quoi cela protège-t-il les autres ? »
Le niveau de protection des vaccins ARN contre une forme grave s’élève à 95 %, et contre l’infection, c’est 90 %. Pendant longtemps, on a eu un discours de prudence, car on n’avait pas de données sur la transmission postvaccination. Aujourd’hui, on a des preuves solides à partir de la vaccination en Israël, au Qatar. On peut rassurer : on se protège et on protège les autres.
Schwaller, 54 ans : « Ne doit-on pas rendre le vaccin obligatoire ? »
Il faut continuer le travail pour entraîner l’adhésion. On a beaucoup progressé. Aujourd’hui, les personnes hésitantes ou réfractaires sont de l’ordre de 20%. On était à 50% il y a quatre mois. Par l’effet d’entraînement, la vaccination devient une norme.
Silva, 36 ans : « Pourquoi, au début, il fallait 70 % de personnes vaccinées pour atteindre l’immunité collective alors que, maintenant, vous réclamez 90 % ? »
Parce que les nouveaux variants rendent la maladie plus contagieuse. Avec le virus initial, une personne malade en infectait trois; avec le variant britannique, c’est quatre ; avec l’indien, au-delà (lire l’encadré). Donc aujourd’hui, il faudrait au minimum 75 % de la population tous âges confondus, soit 90 % des adultes, pour atteindre l’immunité collective.
Roberto, 52 ans : « Pourquoi devrais-je prendre un risque en prenant ce traitement expérimental alors que je ne fais pas partie de la population à risque ? »
On a un recul de temps faible, mais une quantité impressionnante, avec des centaines de millions d’injections. Jamais un vaccin n’a été surveillé de façon aussi attentive. On n’observe pas de complications sérieuses. Excepté les thromboses avec AstraZeneca, qui sont très rares. En revanche, le risque de la maladie est connu : les décès, les hospitalisations, les Covid longs.