Une prouesse à propos
L’acteur Benjamin Lavernhe est irrésistible dans « Le Discours », une comédie très bien menée
Quel beau parleur, ce Benjamin Lavernhe. L’acteur de la Comédie-Française en fait la brillante démonstration dans Le Discours, comédie réjouissante de Laurent Tirard munie du label Cannes 2020. Il incarne un jeune homme qui doit écrire un compliment à l’occasion du mariage de sa soeur. « C’est peut-être parce que je suis acteur, mais on me demande souvent de faire des discours de ce genre dans la vraie vie », confie Benjamin Lavernhe à 20 Minutes. Ce qui complique les choses pour son personnage, c’est qu’il est en plein chagrin d’amour.
Monologues hilarants
Benjamin Lavernhe s’est imposé comme une évidence ces dernières années : amant dans Antoinette dans les Cévennes (2020), meilleur ami dans Mon inconnue (2019), marié odieux dans Le Sens de la fête (2017) ou Scapin inoubliable au théâtre, il est épatant. « Le Discours offrait un nouveau défi, précise-t-il. Car je m’adresse souvent à la caméra, un gros oeil très différent d’un public, comme je peux en avoir au théâtre. » Les monologues introspectifs du héros sont hilarants.
Le comédien porte ce film inspiré du roman de Fabcaro, et il a comme premiers spectateurs d’excellents partenaires, tels Sara Giraudeau, François Morel, Julia Piaton ou Kyan Khojandi. « Dans la vraie vie, je m’amuse à faire des imitations ou à mimer des saynètes en costume quand je fais un discours de mariage, raconte Benjamin Lavernhe. Là, je me laissais emporter par le magnifique texte de Fabcaro. » On sent la jubilation de l’acteur – et elle est communicative – quand son personnage imagine tout ce qu’il pourrait dire à ses proches. L’acteur nous fait ici profiter d’une palette de jeu exceptionnelle, passant par toute une gamme d’émotions, dans un rôle qu’on pourrait croire écrit pour lui : « J’ai ressenti une grande tendresse pour le héros du film, qui n’est pas au meilleur de sa forme. Ce qui le rend amusant et complexe. » L’empathie de l’acteur pour ce garçon mal dans son coeur est partagée par le public qui rit beaucoup, mais sans méchanceté, des soucis d’un héros attendrissant.