C’est l’Euro mission !
Le Championnat d’Europe débute ce vendredi. Covid oblige, s’organiser est un casse-tête pour des milliers de fans français.
Quand Michel Platini a eu l’idée d’un Euro hors-norme pour célébrer les 60 ans de cette compétition, il n’imaginait sans doute pas ce scénario. Pourtant avec une édition repoussée d’un an, disséminée dans 11 villes du continent dans des stades plus ou moins pleins selon les règles en vigueur, il a vu ses voeux exaucés. Retour sur la genèse de ce tournoi au format inédit...
2012, l’étincelle
En juillet 2012, l’Euro s’achève sur un sacre espagnol et une idée folle: répartir l’édition 2020 entre 13 villes dans toute l’Europe pour rapprocher la compétition d’un maximum de supporters. Le projet est validé fin 2012 par le comité exécutif de l’UEFA au détriment de trois candidatures «classiques». En 2014, les 13 villes-hôtes sont désignées. Londres obtient l’organisation de la finale à Wembley. Mais les critiques pleuvent sur une compétition générant des trajets trop nombreux entre les Etats l’accueillant. Les défenseurs des droits humains s’inquiètent de leur côté du fait que l’Azerbaïdjan fasse partie des pays-hôtes.
2015, la chute de Platini
La formule itinérante s’appuie principalement sur des stades existants et demande, a priori, peu de travaux. Pourtant, à Bruxelles, le chantier de l’« Eurostadium » accumule les retards et l’UEFA retire à la capitale belge ses quatre matchs. Les critiques sur le bilan environnemental convainquent l’organisation de ne pas réitérer l’expérience. Enfin Platini, qui avait porté cet Euro itinérant, tombe en disgrâce, emporté en 2015 dans sa chute par l’ex-patron de la Fifa, Sepp Blatter.
2020-2021: la pandémie
La pandémie de Covid-19 vient redistribuer les cartes une fois de plus. Le 17 mars 2020, trois mois avant le coup d’envoi, l’Euro est repoussé d’un an mais garde son nom d’«Euro-2020». La rumeur attribue un temps à Londres l’organisation de toute la compétition mais la formule itinérante tient bon. Dublin et Bilbao, en revanche, se voient privées de leurs matchs, l’UEFA jugeant trop drastiques leurs mesures sanitaires. L’instance européenne déplace en catastrophe vers Séville les rencontres prévues à Bilbao. Avec 11 villes-hôtes, au lieu des 13 prévues, l’Euro à travers toute l’Europe aura bien lieu.