Deux photographes partent à la quête de l’angle idéal afin d’offrir une autre vision de la ville
Deux photographes, Stéphane Mignot et Oscar Mianaya, ont un objectif commun : magnifier Lyon avec leurs appareils
Ils ont l’art de sublimer la ville de Lyon. Toujours l’oeil aiguisé, toujours en quête de la photo qui saura se différencier des autres, toujours à la recherche d’un spot encore inexploré. Leurs réalisations fleurissent sur les réseaux sociaux, déclenchant à chaque publication ou partage des cascades de likes. Dans le milieu, on les appelle les « influenceurs ». On en dénombre près de 70, amateurs ou professionnels. Certain(e)s ont été contacté(e)s par Only Lyon, organisme chargé de faire rayonner la ville de Lyon, pour qu’ils deviennent ses « ambassadeurs ». Nous en avons rencontré deux. Stéphane Mignot est un « pur Gone », un « petit-fils de canut ». « Je suis passionné par cette ville et j’aime lui redonner ce qu’elle m’a donné», annonce-t-il d’emblée. La photo est devenue une passion. «Mon métier, en réalité, est de fabriquer des vaccins pour l’industrie pharmaceutique pour animaux », dévoile en rigolant cet autodidacte de 41 ans. L’homme a attendu 2012 et un séjour en Ecosse pour toucher son premier boîtier. Une révélation.
Oscar Minaya, 48 ans, est lui aussi autodidacte, mais professionnel depuis cinq ans. Ce père de famille, originaire du Pérou, s’est installé entre Rhône et Saône au début des années 1990 pour travailler dans le milieu latino et animer des soirées derrière ses platines. La photo est venue plus tard, grâce à des spectacles de danse. «C’est comme ça que j’ai commencé, raconte-t-il. Cela m’a donné le goût.»
« Montrer le côté humain »
Lui aussi cultive le goût de la différence. « J’essaie toujours de trouver des vues inédites pour les partager, développet-il. Parfois, je passe à un endroit, une photo me vient en tête. Alors, je reviens plus tard avec cette fois la bonne lumière pour la réaliser. J’aime beaucoup montrer le côté humain de la ville en essayant toujours d’avoir dans mon champ des gens en action ou de dos. Le plus important n’est pas la technique ou l’appareil, mais le regard que l’on peut avoir.» «Il suffit parfois d’un petit trou dans une lucarne ou de monter au dernier étage d’un hôtel pour avoir quelque chose de différent», abonde Stéphane. En ce moment, Oscar Minaya affectionne particulièrement de shooter la lune au téléobjectif. Quitte à faire 30 km pour dénicher l’angle idéal. « Le but est de toujours pouvoir identifier Lyon dans la photo en incluant un bâtiment, un détail que les gens vont reconnaître, explique le photographe. Le téléobjectif permet de rapprocher les perspectives. » Et de donner naissance à des clichés bluffants, dont la véracité est parfois critiquée par les internautes. « C’est vrai qu’il y a toujours des gens pour dire que c’est un montage. Je ne m’acharne plus à répondre », glisse gentiment le père de famille. Stéphane Mignot travaille également principalement avec un grand-angle ou un téléobjectif. « En ce moment, je me focalise sur la météo, précise celui qui anime le réseau Igerslyon sur Instagram. Quand le ciel est chaotique, c’est là qu’on peut sublimer Lyon. Généralement, les photos les plus réussies sont celles auxquelles on s’attend le moins, un coucher de soleil très rouge, par exemple, ou un reflet dans l’eau. Le plus important est d’avoir un oeil observateur et de faire les photos avec le coeur.»