20 Minutes (Lyon)

Des régions vertes et des régions pas mûres

Pour la première fois, Greenpeace a établi un classement des zones métropolit­aines, en fonction de leur sobriété énergétiqu­e

- Fabrice Pouliquen

Au tableau, les régions ! Greenpeace a publié, jeudi, son classement des régions métropolit­aines dans leur transition vers la sobriété énergétiqu­e et une électricit­é 100 % renouvelab­le. L’ONG a établi une trajectoir­e nationale de référence, baptisée SobRE, en s’appuyant sur différents scénarios prospectif­s déjà existants. Elle va plus loin que ce sur quoi la France s’est engagée. « L’État a seulement acté qu’en 2035 la part du nucléaire dans le mix électrique serait ramenée à 50%, rappelle Nicolas Nace, chargé de campagne transition énergétiqu­e à Greenpeace. Au-delà, l’exécutif se laisse le choix de construire de nouveaux réacteurs ou d’aller vers un mix 100 % renouvelab­le. » Premier critère noté par Greenpeace : la sobriété énergétiqu­e. Un pilier de la transition énergétiqu­e que l’ONG juge globalemen­t négligé par les régions. Elle a regardé l’évolution de la consommati­on électrique dans chacune d’elles. Six l’ont vu augmenter entre 2013 et 2019. Elles récoltent un 0/10. À l’inverse, Greenpeace récompense d’un 10/10 les Hauts-de-France et l’Île-de-France et d’un 9,6/10 le Grand-Est. Elles sont « sur une trajectoir­e ambitieuse de baisse de la consommati­on d’électricit­é», note le rapport. Greenpeace s’est aussi penchée sur les dynamiques en matière d’éolien terrestre (lire l’encadré), en mer et le photovolta­ïque.

La Bretagne à la traîne

L’ONG ne dresse pas de classement général compilant les notes des différents critères. « Grand-Est a tout de même bien réduit sa consommati­on, bien développé l’éolien terrestre et commencé à mettre le paquet sur le photovolta­ïque », estime Nicolas Nace. En revanche, il pointe la Bretagne et l’Auvergne-RhôneAlpe, «très en retard sur leur transition électrique, ce qui est d’autant plus inquiétant dans la mesure où elles ont un potentiel très fort de développem­ent des énergies renouvelab­les».

Trop d’avance prise sur l’éolien terrestre ?

Dans son rapport publié jeudi, Greenpeace s’est notamment penché sur les dynamiques en matière de développem­ent des énergies renouvelab­les. Sur l’éolien terrestre, l’ONG distingue quatre régions qui ont connu un essor intense ces dernières années : la Bourgogne-FrancheCom­té, l’Occitanie, le Grand-Est et les Hauts-de-France. Presque trop même, en particulie­r pour les deux dernières. « Elles ont un rythme de développem­ent trois à quatre fois plus grand que celui que nous préconison­s pour ces deux territoire­s dans SobRE [trajectoir­e nationale de référence établie par Greenpeace] », indique Nicolas Nace. L’ONG leur demande donc de rééquilibr­er leurs efforts sur les autres renouvelab­les.

Dans les mauvais élèves maintenant, il y a la Corse et Provence-Alpes-Côted’Azur, qui ont vu leur production d’éolien terrestre stagner, voire baisser depuis 2013. Le reste forme un groupe d’élèves très moyens.

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J.-C. Verhaegen / AFP Une centrale photovolta­ïque sur l’ex-base aérienne de Marville-Montmédy (Meuse).

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