Des régions vertes et des régions pas mûres
Pour la première fois, Greenpeace a établi un classement des zones métropolitaines, en fonction de leur sobriété énergétique
Au tableau, les régions ! Greenpeace a publié, jeudi, son classement des régions métropolitaines dans leur transition vers la sobriété énergétique et une électricité 100 % renouvelable. L’ONG a établi une trajectoire nationale de référence, baptisée SobRE, en s’appuyant sur différents scénarios prospectifs déjà existants. Elle va plus loin que ce sur quoi la France s’est engagée. « L’État a seulement acté qu’en 2035 la part du nucléaire dans le mix électrique serait ramenée à 50%, rappelle Nicolas Nace, chargé de campagne transition énergétique à Greenpeace. Au-delà, l’exécutif se laisse le choix de construire de nouveaux réacteurs ou d’aller vers un mix 100 % renouvelable. » Premier critère noté par Greenpeace : la sobriété énergétique. Un pilier de la transition énergétique que l’ONG juge globalement négligé par les régions. Elle a regardé l’évolution de la consommation électrique dans chacune d’elles. Six l’ont vu augmenter entre 2013 et 2019. Elles récoltent un 0/10. À l’inverse, Greenpeace récompense d’un 10/10 les Hauts-de-France et l’Île-de-France et d’un 9,6/10 le Grand-Est. Elles sont « sur une trajectoire ambitieuse de baisse de la consommation d’électricité», note le rapport. Greenpeace s’est aussi penchée sur les dynamiques en matière d’éolien terrestre (lire l’encadré), en mer et le photovoltaïque.
La Bretagne à la traîne
L’ONG ne dresse pas de classement général compilant les notes des différents critères. « Grand-Est a tout de même bien réduit sa consommation, bien développé l’éolien terrestre et commencé à mettre le paquet sur le photovoltaïque », estime Nicolas Nace. En revanche, il pointe la Bretagne et l’Auvergne-RhôneAlpe, «très en retard sur leur transition électrique, ce qui est d’autant plus inquiétant dans la mesure où elles ont un potentiel très fort de développement des énergies renouvelables».
Trop d’avance prise sur l’éolien terrestre ?
Dans son rapport publié jeudi, Greenpeace s’est notamment penché sur les dynamiques en matière de développement des énergies renouvelables. Sur l’éolien terrestre, l’ONG distingue quatre régions qui ont connu un essor intense ces dernières années : la Bourgogne-FrancheComté, l’Occitanie, le Grand-Est et les Hauts-de-France. Presque trop même, en particulier pour les deux dernières. « Elles ont un rythme de développement trois à quatre fois plus grand que celui que nous préconisons pour ces deux territoires dans SobRE [trajectoire nationale de référence établie par Greenpeace] », indique Nicolas Nace. L’ONG leur demande donc de rééquilibrer leurs efforts sur les autres renouvelables.
Dans les mauvais élèves maintenant, il y a la Corse et Provence-Alpes-Côted’Azur, qui ont vu leur production d’éolien terrestre stagner, voire baisser depuis 2013. Le reste forme un groupe d’élèves très moyens.