« Au niveau pollution, c’est absurde »
Avec ses 11 villes hôtes et son groupe A délirant à cheval entre Rome et Bakou, l’Euro sera la compétition des gaz à effets de serre. Un aspect qui n’enchante guère l’ancien joueur du XV de France
Julien Pierre, président de Fair play for planet, premier label vert pour les clubs et événements sportifs.
Que vous inspire cet Euro 2021 ?
La période fait qu’on est quand même heureux de revoir des compétitions et du monde dans les stades. Le problème, c’est qu’il est sur 11 pays, dont l’Azerbaïdjan. Les équipes vont beaucoup voyager… Pour la santé des joueurs, est-ce vraiment pertinent de voyager tous les quatre matins pour changer de pays ? Je ne pense pas. Au niveau pollution, ça devient absurde.
Que peut-on exiger du sport pro pour qu’il soit plus écolo ?
Déjà, arrêtons de multiplier ces compétitions à outrance. Ce qui est beau dans un sport, ce sont les derbys, ce sont les clubs liés à un territoire, qui font déplacer les supporteurs sur des courtes distances. L’impact sur l’environnement est moindre. Les grosses affiches, les PSG-Bayern, c’est magnifique, mais si on en voit tous les six mois, ça va perdre de sa saveur. Sans parler de ce que ça va consommer en termes de déplacements et de gaz à effets de serre.
Peut-on espérer un effet de génération chez les jeunes sportifs ?
Il y a une véritable prise de conscience chez les jeunes. Mais ce sont des sujets longs sur lesquels on a longtemps fermé les yeux, où on a fait peu de sensibilisation. Or, c’est un sujet où il faut du temps et de la pédagogie. Il faut expliquer pourquoi il faut ne pas faire ceci ou le faire mieux. Mais ça prend du temps.