L’Euro, un sacré parcours d’obstacles pour les fans
Les supporteurs des Bleus expliquent à quel point s’organiser est compliqué à cause de la pandémie
Qu’on leur donne la Légion d’honneur sur-le-champ ! Alors que s’ouvre, ce vendredi, l’Euro, les supporteurs français fignolent leur baluchon avant de foncer vers Munich, où les Bleus affrontent l’Allemagne, mardi. « Le Guide du routard » ? Check. La trousse de toilette ? Check. Le test PCR ? Check. Dans ce monde frappé par la pandémie, l’Euro s’est transformé en véritable casse-tête pour s’organiser. « De base, c’est une formule assez compliquée, avec 11 pays différents. Alors, avec le Covid-19… souffle Flo, membre historique des Irrésistibles Français [IF], le principal groupe de supporteurs des Bleus. Le plus dur à gérer, c’est que les restrictions sanitaires, les protocoles changent quotidiennement. On est dépendants des autorités locales de chaque pays hôte. » À titre d’exemple, les IF viennent d’apprendre que, contrairement à ce qui était annoncé jusqu’ici, il leur sera demandé un test antigénique négatif réalisé le jour du match pour pouvoir entrer dans l’Allianz Arena de Munich. Fabian, lui, regardera la compétition devant sa télé. La faute à ce fichu virus, qu’il a contracté en mars : « Comme, à cette époque, on nous disait qu’il faudrait être vacciné pour pouvoir entrer en Allemagne et en Hongrie, je me disais que c’était mort pour moi, et j’ai rendu mes billets. » Ce qui ne l’a pas empêché de continuer à bosser « pour les petits copains ». Pour se mettre en relation avec l’UEFA, gérer les nouveaux cas positifs parmi les supporteurs, redispatcher les billets, prévoir les moyens de transport, gérer l’accueil dans les villes, dans les stades… Pour éviter de connaître la même frustration que son collègue, Flo a décidé de se faire vacciner avant le début de la compétition. Mais il n’est pas totalement libéré du stress. Présent au Stade de France pour le match contre la Bulgarie, mardi, il a eu la mauvaise surprise d’être refoulé à l’entrée du stade. Un problème de QR code non valide, semble-t-il. « En le présentant, il n’a pas été reconnu, j’ai dû faire un test antigénique pour avoir droit d’entrer en tribunes, détaille-t-il. Ça me fait peur pour Munich. Si le QR code n’est pas reconnu en France, qu’est-ce que ça va donner là-bas ? »
Et, une fois sur place, il faudra aussi apprendre à vivre avec les craintes multiples. Sans oublier de se faire farfouiller les naseaux quasi quotidiennement. « Cela va être du stress permanent, raconte Yannick Vanhée, président du groupe de supporteurs des Corsaires. Il ne faudra pas boire le coup de trop pour éviter de se laisser aller, d’enlever son masque et de faire la fête avec les autres fans. On va essayer de se créer notre propre bulle, même si on ne va pas s’empêcher de vivre. » Conscient des efforts que ses potes ont dû faire pour suivre les Bleus – ils seront 2 800 à Munich et près de 5 000 à Budapest pour les deux matchs suivants –, Fabian a tenu à passer un message aux joueurs : « Allez la chercher pour nous [la coupe], parce qu’on aura tout fait pour y être ! » Jeudi, en conférence de presse, Paul Pogba leur a répondu : « On sait que ce n’est pas simple pour eux de nous suivre, il y a beaucoup de choses à faire, des tests… On veut leur ramener cette coupe ! »
« Il ne faudra pas boire le coup de trop pour éviter de se laisser aller. » Yannick Vanhée