20 Minutes (Lyon)

L’Euro, un sacré parcours d’obstacles pour les fans

Les supporteur­s des Bleus expliquent à quel point s’organiser est compliqué à cause de la pandémie

- Aymeric Le Gall

Qu’on leur donne la Légion d’honneur sur-le-champ ! Alors que s’ouvre, ce vendredi, l’Euro, les supporteur­s français fignolent leur baluchon avant de foncer vers Munich, où les Bleus affrontent l’Allemagne, mardi. « Le Guide du routard » ? Check. La trousse de toilette ? Check. Le test PCR ? Check. Dans ce monde frappé par la pandémie, l’Euro s’est transformé en véritable casse-tête pour s’organiser. « De base, c’est une formule assez compliquée, avec 11 pays différents. Alors, avec le Covid-19… souffle Flo, membre historique des Irrésistib­les Français [IF], le principal groupe de supporteur­s des Bleus. Le plus dur à gérer, c’est que les restrictio­ns sanitaires, les protocoles changent quotidienn­ement. On est dépendants des autorités locales de chaque pays hôte. » À titre d’exemple, les IF viennent d’apprendre que, contrairem­ent à ce qui était annoncé jusqu’ici, il leur sera demandé un test antigéniqu­e négatif réalisé le jour du match pour pouvoir entrer dans l’Allianz Arena de Munich. Fabian, lui, regardera la compétitio­n devant sa télé. La faute à ce fichu virus, qu’il a contracté en mars : « Comme, à cette époque, on nous disait qu’il faudrait être vacciné pour pouvoir entrer en Allemagne et en Hongrie, je me disais que c’était mort pour moi, et j’ai rendu mes billets. » Ce qui ne l’a pas empêché de continuer à bosser « pour les petits copains ». Pour se mettre en relation avec l’UEFA, gérer les nouveaux cas positifs parmi les supporteur­s, redispatch­er les billets, prévoir les moyens de transport, gérer l’accueil dans les villes, dans les stades… Pour éviter de connaître la même frustratio­n que son collègue, Flo a décidé de se faire vacciner avant le début de la compétitio­n. Mais il n’est pas totalement libéré du stress. Présent au Stade de France pour le match contre la Bulgarie, mardi, il a eu la mauvaise surprise d’être refoulé à l’entrée du stade. Un problème de QR code non valide, semble-t-il. « En le présentant, il n’a pas été reconnu, j’ai dû faire un test antigéniqu­e pour avoir droit d’entrer en tribunes, détaille-t-il. Ça me fait peur pour Munich. Si le QR code n’est pas reconnu en France, qu’est-ce que ça va donner là-bas ? »

Et, une fois sur place, il faudra aussi apprendre à vivre avec les craintes multiples. Sans oublier de se faire farfouille­r les naseaux quasi quotidienn­ement. « Cela va être du stress permanent, raconte Yannick Vanhée, président du groupe de supporteur­s des Corsaires. Il ne faudra pas boire le coup de trop pour éviter de se laisser aller, d’enlever son masque et de faire la fête avec les autres fans. On va essayer de se créer notre propre bulle, même si on ne va pas s’empêcher de vivre. » Conscient des efforts que ses potes ont dû faire pour suivre les Bleus – ils seront 2 800 à Munich et près de 5 000 à Budapest pour les deux matchs suivants –, Fabian a tenu à passer un message aux joueurs : « Allez la chercher pour nous [la coupe], parce qu’on aura tout fait pour y être ! » Jeudi, en conférence de presse, Paul Pogba leur a répondu : « On sait que ce n’est pas simple pour eux de nous suivre, il y a beaucoup de choses à faire, des tests… On veut leur ramener cette coupe ! »

« Il ne faudra pas boire le coup de trop pour éviter de se laisser aller. » Yannick Vanhée

 ?? F. Fife / AFP ?? Les supporteur­s des Bleus seront environ 2 800 à Munich, pour le match face à l’Allemagne, malgré un protocole sanitaire contraigna­nt
F. Fife / AFP Les supporteur­s des Bleus seront environ 2 800 à Munich, pour le match face à l’Allemagne, malgré un protocole sanitaire contraigna­nt
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