Wauquiez dans un fauteuil
Le président (LR) sortant de la région est arrivé largement en tête d’un premier tour marqué par une abstention record.
Il n’y aura, a priori, pas de suspense dimanche prochain en AuvergneRhône-Alpes. Au terme d’un premier round marqué par un taux de participation historiquement bas, à 32,76 %, Laurent Wauquiez est en position de force. Le deuxième tour s’annonce avec une triangulaire : Laurent Wauquiez face à la gauche unie et le RN.
UN PREMIER TOUR SURVOLÉ.
Aucun sondage n’avait donné le président sortant au-dessus des 40 % d’intentions de vote. Ce premier tour en Auvergne-Rhône-Alpes peut pourtant bien se résumer à un raz-demarée, avec Laurent Wauquiez, annoncé dimanche soir à plus de 46 % des suffrages. « Ce soir, c’est un choix net pour un cap clair, a-t-il fièrement clamé, lors d’une brève conférence de presse, bouclée avant 20 h 20. Je veux remercier du fond du coeur tous ceux qui nous ont témoigné une si large confiance, qui est allée bien au-delà de toutes les attentes. » Plus que jamais, ses adversaires lui ont reproché son « clientélisme » durant toute la soirée. Il faudrait un sacré coup de théâtre pour que le candidat républicain ne soit pas réélu dans un fauteuil, dimanche prochain.
UNE CLAQUE POUR LREM, UNE DÉCEPTION POUR LE RN.
Avec Lyon comme capitale historique de la « Macronie » et des derniers sondages le positionnant fréquemment comme le troisième homme de ces régionales en Auvergne-Rhône-Alpes, Bruno Bonnell devait compter. Mais le candidat LREM n’a même pas pu hériter des 10 %, synonymes de maintien au second tour. C’est donc une énorme claque pour la majorité présidentielle, alors que Bruno Bonnell a assuré, dimanche soir, qu’il ne fusionnera avec aucune liste. Si Andréa Kotarac (Rassemblement national) est bien au second tour, ce ne sera pas dans la peau de la deuxième force politique comme c’était attendu. Derrière Fabienne Grébert (EELV), il est crédité de moins de 12 % des suffrages.
« UNE UNION DE LA GAUCHE » PEUT-ELLE RELANCER LE SECOND TOUR ?
Perçue comme inévitable avant même le premier tour pour bloquer le deuxième mandat consécutif annoncé de Laurent Wauquiez, l’union de gauche a été officialisée en fin de soirée par Najat Vallaud-Belkacem. Fabienne Grébert, force vive de cette « gauche unie » avec plus de 13 % récoltés, l’avait appelée de ses voeux : « Ce soir, j’ai la responsabilité de rassembler toutes les forces citoyennes, de gauche, écologistes et humanistes, tous ceux qui aspirent à la justice sociale et environnementale, et qui refusent de laisser la région à la droite extrême et à la droite du Rassemblement national. » Najat VallaudBelkacem (autour des 11 %) a donc reconnu qu’elle serait à ses côtés, sans doute comme la communiste Cécile Cukierman. « Ce qu’il faut retenir, c’est que la sociale écologie n’a pas dit son dernier mot dans notre pays », veut croire la candidate socialiste. Mais même l’addition potentielle des trois forces de cette alternative politique de gauche est loin d’atteindre le total de Laurent Wauquiez.