La couche lavable en jette de plus en plus
La tendance des langes pour bébés écolos et durables se confirme chez les parents
Les couches-culottes en tissu pourraient bien faire leur grand retour sur les derrières des bambins. Pas de langes tristounets ni d’épingles à nourrice en perspective : ces protections ont fait du chemin depuis le siècle dernier. Aujourd’hui, la tendance est à l’écoresponsabilité, et même les marques leadeuses du jetable semblent s’y intéresser de près. Pour la rentrée, Pampers lance ainsi son modèle de couche semi-réutilisable, avec un absorbant jetable et une enveloppe lavable et réutilisable.
« Plus les parents y sont sensibilisés, plus ça va se démocratiser », estime Marianne Bertrel, autrice du Guide complet des couches lavables (Thierry Souccar éd.). Simon Delliaux, créateur de Kokpit, une entreprise de location de langes réutilisables basée à Lille (Nord), concède qu’« on reste sur un marché de niche », qui
réunit pour le moment
« entre 3 et 5 % » des consommateurs en culottes courtes. Mais, « petit à petit, la couche lavable vient gratter des parts de marché », complète-t-il. Certaines crèches et maternités du pays ont déjà passé le cap. C’est le cas de la maternité d’Alençon (Normandie), mais aussi de celle de Schiltigheim (Alsace). D’après Marianne Bertrel, le jetable coûterait à une famille entre 1 200 € et 1 500 € pour une période de deux ans et demi, contre en moyenne 600 € pour l’alternative lavable, auxquels s’ajoutent environ 150 € par an de frais d’entretien divers (eau, électricité, renouvellement d’absorbants). Un investissement variable, puisque la possibilité de se fournir (ou bien de revendre) en seconde main et la réutilisation à la naissance d’un autre enfant peuvent aussi faire baisser les dépenses.
Jusqu’à la propreté de l’enfant, une famille utilise en principe environ 3 800 couches, correspondant à 200 kg d’ordures. « Quand on a un bébé, on se rend vraiment compte du volume de déchets que représentent les couches jetables », constate Adeline, 32 ans, maman d’une petite Zélie. Avec son mari, ils ont opté dès la naissance pour des changes réutilisables. La régularité des lavages en machine, « tous les deux à trois jours », est, selon elle, une routine facile à mettre en place. « Nous avons fait ce choix pour des raisons à la fois économiques et écologiques. » D’autres solutions existent, à l’image de celle créée par Carole JugeLlewellyn, fondatrice de Joone, une marque de changes sur abonnement. « Ce qui m’intéressait, c’était de faire une couche avec des engagements : celle d’être pratique, avec une composition ‘‘clean’’ et transparente. » Car « faire une couche bonne pour l’environnement, c’est un oxymore, qu’elle soit lavable ou jetable. Mais c’est un outil indispensable pour les parents. »
Jusqu’à la propreté de l’enfant, une famille utilise 3 800 couches, soit 200 kg d’ordures.