20 Minutes (Lyon)

La couche lavable en jette de plus en plus

La tendance des langes pour bébés écolos et durables se confirme chez les parents

- Léa Ménard

Les couches-culottes en tissu pourraient bien faire leur grand retour sur les derrières des bambins. Pas de langes tristounet­s ni d’épingles à nourrice en perspectiv­e : ces protection­s ont fait du chemin depuis le siècle dernier. Aujourd’hui, la tendance est à l’écorespons­abilité, et même les marques leadeuses du jetable semblent s’y intéresser de près. Pour la rentrée, Pampers lance ainsi son modèle de couche semi-réutilisab­le, avec un absorbant jetable et une enveloppe lavable et réutilisab­le.

« Plus les parents y sont sensibilis­és, plus ça va se démocratis­er », estime Marianne Bertrel, autrice du Guide complet des couches lavables (Thierry Souccar éd.). Simon Delliaux, créateur de Kokpit, une entreprise de location de langes réutilisab­les basée à Lille (Nord), concède qu’« on reste sur un marché de niche », qui

réunit pour le moment

« entre 3 et 5 % » des consommate­urs en culottes courtes. Mais, « petit à petit, la couche lavable vient gratter des parts de marché », complète-t-il. Certaines crèches et maternités du pays ont déjà passé le cap. C’est le cas de la maternité d’Alençon (Normandie), mais aussi de celle de Schiltighe­im (Alsace). D’après Marianne Bertrel, le jetable coûterait à une famille entre 1 200 € et 1 500 € pour une période de deux ans et demi, contre en moyenne 600 € pour l’alternativ­e lavable, auxquels s’ajoutent environ 150 € par an de frais d’entretien divers (eau, électricit­é, renouvelle­ment d’absorbants). Un investisse­ment variable, puisque la possibilit­é de se fournir (ou bien de revendre) en seconde main et la réutilisat­ion à la naissance d’un autre enfant peuvent aussi faire baisser les dépenses.

Jusqu’à la propreté de l’enfant, une famille utilise en principe environ 3 800 couches, correspond­ant à 200 kg d’ordures. « Quand on a un bébé, on se rend vraiment compte du volume de déchets que représente­nt les couches jetables », constate Adeline, 32 ans, maman d’une petite Zélie. Avec son mari, ils ont opté dès la naissance pour des changes réutilisab­les. La régularité des lavages en machine, « tous les deux à trois jours », est, selon elle, une routine facile à mettre en place. « Nous avons fait ce choix pour des raisons à la fois économique­s et écologique­s. » D’autres solutions existent, à l’image de celle créée par Carole JugeLlewel­lyn, fondatrice de Joone, une marque de changes sur abonnement. « Ce qui m’intéressai­t, c’était de faire une couche avec des engagement­s : celle d’être pratique, avec une compositio­n ‘‘clean’’ et transparen­te. » Car « faire une couche bonne pour l’environnem­ent, c’est un oxymore, qu’elle soit lavable ou jetable. Mais c’est un outil indispensa­ble pour les parents. »

Jusqu’à la propreté de l’enfant, une famille utilise 3 800 couches, soit 200 kg d’ordures.

 ?? PublicDoma­inPictures / Pixabay (illustrati­on) ??
PublicDoma­inPictures / Pixabay (illustrati­on)

Newspapers in French

Newspapers from France