Au revoir, président
« Conscient des risques que ferait courir une démarche (...) qui ne rassemblerait pas largement autour d’elle », François Hollande a décidé, jeudi soir, de ne pas briguer de second mandat.
Il a surpris tout le monde. François Hollande a annoncé, jeudi soir, qu’il ne briguerait pas un nouveau mandat. « Je suis conscient des risques que ferait courir une démarche, la mienne, qui ne rassemblerait pas largement autour d’elle. Aussi, j’ai décidé de ne pas être candidat à l’élection présidentielle », a déclaré le chef de l’Etat depuis l’Elysée. 20 Minutes revient sur les cinq boulets qui ont poussé le chef de l’Etat à renoncer.
L’échec du chômage. « L’engagement majeur que j’ai pris devant vous était de faire baisser le chômage », a rappelé François Hollande. Si l’exécutif a tenté de voir une embellie sur l’année 2016, le bilan est resté trop négatif. Le taux de chômage est remonté à 10 % en France au 3e trimestre.
La fragmentation de son camp. Le quinquennat a vu naître une fronde. La fragmentation de la famille socialiste naît en mars 2014, lorsque Manuel Valls est nommé Premier ministre. Une partie de l’aile gauche du PS entre en « dissidence ». Les « frondeurs » critiquent régulièrement le tournant social-libéral de François Hollande et demandent des « inflexions » politiques. Plusieurs ministres quitteront le gouvernement, et se déclareront candidats à la primaire, à l’image de Benoît Hamon et Arnaud Montebourg.
La déchéance de nationalité. Le président l’a reconnu lui-même, la déchéance de nationalité est son seul regret. « J’ai pensé qu’elle pouvait nous unir alors qu’elle nous a divisés. » Trois jours après le 13-Novembre, François Hollande annonce, lors du Congrès à Versailles, une réforme symbolique : l’élargissement de la déchéance de nationalité pour l’ensemble des binationaux, même ceux nés français condamnés pour terrorisme. La droite applaudit. La gauche se fracture. Après plusieurs mois de débats intenses, le président revient sur sa décision.
L’accablante impopularité. En novembre 2013, avec 20 % des sondés satisfaits, François Hollande devient le président le plus impopulaire de la Ve République. Les sondages s’enchaînent, cruels. Le « Monsieur 3 % » de la primaire de la en 2011 devient « Monsieur 4 % » de satisfaction en 2016. Il s’est donc rangé à l’avis des enquêtes défavorables, qui ne le plaçaient jamais mieux qu’à une humiliante 5e place derrière François Fillon, Marine Le Pen, Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon. Le livre confessions aux journalistes. Avec ses informations sur des opérations militaires secrètes, ses saillies sur la justice et le monde du sport… dans le livre Un président ne
devrait pas dire ça, François Hollande a multiplié les polémiques. Même ses plus proches peinent à le défendre. Peut-être cela va-t-il changer après son renoncement ?
Pouvait-il se présenter et risquer l’humiliation ?