Macron crée sa task force
Les services de renseignement doivent mieux coopérer
Emmanuel Macron prend en main la lutte contre le terrorisme, comme en témoignent les différentes mesures dévoilées, mercredi, à l’issue d’un Conseil de défense.
VUn centre anti-Daesh. C’était une promesse de campagne. L’Elysée a annoncé la création du CNT, le « centre national du contre-terrorisme ». « L’architecture administrative de la lutte contre le terrorisme est extrêmement complexe et éclatée, avec différents services qui dépendent de différents ministères », explique à
20 Minutes Jean-Charles Brisard, président du Centre d’analyse du terrorisme. Selon lui, le CNT aura pour objectif « d’éviter la concurrence qui a vu le jour entre les services de renseignement » et de mieux coordonner leur action. « Le président veut aussi créer un circuit court entre lui et ces services, afin que l’information lui soit directement accessible et qu’il puisse prendre les décisions qui s’imposent plus rapidement », ajoute le spécialiste. Et de souligner : « C’est une bonne chose d’avoir un organe central, comme il en existe dans beaucoup d’autres pays. »
Trois nouveaux hommes forts.
Le CNT sera composé dans un premier temps d’analystes. Il sera dirigé par Pierre de Bousquet de Florian, un préfet, âgé de 63 ans, qui avait été nommé à la tête de la DST en 2002. « Jusqu’à présent, il y avait uniquement auprès du président un coordinateur national du renseignement, dont les moyens et les prérogatives étaient très insuffisants pour avoir le moindre rôle de coordination ou d’impulsion du renseignement, estime Jean-Charles Brisard. Là, on change véritablement d’échelle. » Par ailleurs, l’Elysée a annoncé la nomination prochaine de Laurent Nunez, 53 ans, actuel préfet de police des Bouches-du-Rhône, à la tête de la DGSI. Bernard Emié, 58 ans, ambassadeur de France à Alger, devrait devenir le nouveau patron de la DGSE.
Une nouvelle loi. Emmanuel Macron entend demander au Parlement de prolonger, pour la sixième fois, l’état d’urgence. Il profitera de ce délai pour faire voter une nouvelle loi qui rendra pérennes certaines mesures, comme les assignations à résidence, les perquisitions administratives ou les fermetures de lieux de culte, explique le journal Le Monde,qui s’est procuré le projet de loi.