Le cinéma de genre cherche son souffle à l’international
Ce cinéma « made in France » tente d’exister, mais pas en VF
« C’était le moment de tenter l’expérience américaine. » Le réalisateur Julien Maury
Avant Gérardmer, les amateurs de salles obscures ont rendezvous jusqu’au 10 décembre à la 7e édition du Paris Fantastic Film Festival, au Max Linder Panorama, à Paris. L’occasion de se rendre compte une nouvelle fois que le genre se porte bien, avec, ô surprise, trois longs-métrages réalisés par des Français. Pourtant, ces films rencontrent bien des difficultés à émerger à l’échelle hexagonale. Pour le réalisateur de Golem, le tueur
de Londres, Juan Carlos Medina, faire un film de genre en France va à l’encontre du système en place. « Quand ce ne sont pas les producteurs et les distributeurs, c’est la commission de classification du CNC qui délivre une interdiction aux moins de 16 ans », déplore-t-il. Avec Revenge, la réalisatrice Coralie Fargeat parle d’un « parcours du combattant » pour défendre son film, l’histoire d’une jeune femme violée, laissée pour morte et qui se venge de ses bourreaux. Son oeuvre a beau être une production 100 % française, elle s’offre un décor désertique, des acteurs italoaméricain, français et belge, ce qui a permis son financement. « Il faut garder le contrôle artistique », clamet-elle. Une chose est sûre, la France a une histoire compliquée avec le cinéma de genre en général et le fantastique et l’horreur en particulier. Julien Maury et Alexandre Bustillo, les réalisateurs de Leatherface ont opté, eux aussi, pour une ouverture à l’international. « C’est cool d’être appelés sur une franchise comme Massacre à la
tronçonneuse, avoue Julien Maury. Comme on n’arrivait pas à monter nos projets français, on s’est dit que c’était le moment de tenter l’expérience américaine. » W