« Daho l’aime pop », une exposition loin d’être au top
« Daho l’aime pop ! » retrace soixante-dix ans de musique
Timbre grave et voix caressante, Etienne Daho pourrait nous lire l’annuaire que cela ne nous lasserait jamais, pense-t-on. Erreur. A la Cité de la musique-Philharmonie de Paris, il nous lit Wikipédia à travers le casque audio, vissé sur nos oreilles… et on décroche. « Daho l’aime pop! », s’exclame le titre de l’exposition. Nous aussi, on l’aime, la pop. Mais pas comme ça. Elle s’étale là, figée en 200 photos d’artistes, composant une frise chronologique débutant avec Charles Trenet et Edith Piaf dans les années 1950 pour finir de nos jours avec La Femme et ses contemporains.
Branchitude consensuelle
Dans le dossier de presse, les commissaires de l’exposition écrivent que le chanteur se positionne comme « témoin, passeur, et même exégète de la vie musicale française ». Rien que ça. Il y a des évidences (Françoise Hardy, Serge Gainsbourg, Taxi Girl, Les Rita Mitsouko, Niagara, Philippe Katerine…) et quelques noms méconnus ou oubliés que l’on a, reconnaissons-le, parfois envie d’aller écouter (Gérard Manset, La Souris déglinguée, Les Fils de joie…). L’ensemble compose un paysage sonore d’un bon goût certain, à la branchitude consensuelle, sans plaisir véritablement coupable. On s’étonne de trouver NTM ou April March. Mais, comme l’écrit Etienne Daho dans le dossier de presse : « Aujourd’hui, la pop a des contours fluctuants et se moque des définitions. » Alors soit. Trois salles complètent le programme. L’une diffuse en boucle des archives de l’INA. Une autre propose un juke-box de 200 morceaux sélectionnés par l’artiste et offre la possibilité d’écouter les chansons de son choix. Enfin, une alcôve présente des portraits des artistes de la jeune scène française (Lescop, Lou Doillon, Calypso Valois…) ou leurs aînés (Dominique A, Elli Medeiros…) prises par Etienne Daho. Ces photos ont été le point de départ de « Daho l’aime pop ! » Or, comme il n’y en avait pas suffisamment à exposer, la Philharmonie lui a proposé « un projet plus opulent ». Résultat : cette séance de diapos qui fait plus flop que pop. On aurait préféré qu’il nous raconte son week-end à Rome.