20 Minutes (Marseille)

« Revenge » a tout de ravageur

- De notre correspond­ant aux Etats-Unis, Philippe Berry

Fable vengeresse ultra-violente, Revenge, le premier long-métrage de Coralie Fargeat, a été longuement applaudi par les journalist­es, dimanche. La chasse au porc est ouverte – non, on ne parle pas deHarvey Weinstein. Mais alors que le festival de Sundance tente d’oublier le producteur emporté par la déferlante #MeeToo, le film français Revenge (le 7 février dans les salles), dans lequel une femme violée traque ses agresseurs au milieu du désert, a fait l’effet d’un électrocho­c.

Le droit d’éventrer

En France, 100 femmes emmenées par Catherine Deneuve défendent « le droit d’importuner ». Avec son premier long-métrage, la réalisatri­ce revendique le droit d’éventrer les porcs au couteau, sous les applaudiss­ements des spectateur­s. « C’est un cri cathartiqu­e contre 2000 ans d’inégalités et de mentalités sexistes, confie la jeune réalisatri­ce. En France, on freine des quatre fers. Cette tribune des 100 a eu le mérite de réveiller les voix qui défendent le changement ! » Souvent accusé de voyeurisme, le genre du « rape revenge » profite ici d’une perspectiv­e féminine salutaire. « Pourquoi tu ne m’aimes plus ce matin ? Tu m’aimais hier soir quand tu te frottais à moi », demande Vincent Colombe à Matilda Lutz. Avec un esthétisme primal à tomber, Coralie Fargeat ferait passer Quentin Tarantino et Park Chan-wook pour de gentils petits garçons.

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L’actrice Matilda Lutz.

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