L’ovale ne prend pas l’intervalle
Avant le match contre l’Italie au Vélodrome, le XV de France va se préparer à Aix-en-Provence
AMarseille, il n’y a qu’un seul Olympique, mais plusieurs maillots ciel et blanc. Ceux de l’OM, évidemment. Et ceux du Stade Phocéen, pour lequel a joué la mégastar néo-zélandaise Jonah Lomu, en 2009. Sur le papier, l’histoire était belle : à 34 ans, après une greffe de rein, l’ancien All Black débarque pour faire monter « Marseille-Vitrolles » (le nom d’alors) de la troisième division à l’élite.
Manque de terrains
Six titularisations et une faillite plus tard, Lomu quitte Marseille. Le club, lui, est rétrogradé en Fédérale 2. « Il ne suffit pas de faire venir des stars d’un autre temps pour lancer un club », glisse un connaisseur du rugby marseillais. Depuis cet épisode ? Rien, ou presque. Le Stade Phocéen se débat en Promotion d’honneur – la septième division. Même chose pour le SMUC (Stade Marseillais Université Club). Les autres clubs évoluent plus bas. Le rugby marseillais, c’est en fait à Aix que ça se passe. Provence Rugby, en Fédérale 1, est bien embarqué pour monter en Pro D2. C’est d’ailleurs dans les installations du club aixois que va s’entraîner le XV de France, avant le match face à l’Italie le 23 février. « Il y a une vraie dynamique, un vrai intérêt pour le rugby et notre club, se réjouit Denis Philipon, le président. Le stade ne fait que 3 500 places, mais il est quasi toujours plein… Notre objectif, c’est d’accéder au Top 14 d’ici trois à cinq ans, et d’avoir à ce moment un beau stade à Aix et le Vélodrome, pour les matchsclés. » Provence Rugby n’a joué qu’une seule fois à Marseille, en lever de rideau de Toulon-Toulouse. Bien peu, mais assez pour empêcher l’émergence d’un club dans la ville phocéenne. « Faut oublier Marseille, s’emporte Alain Cadéac, patron du comité régional. Les élus parlent de métropole, et bien le club de Marseille, c’est Provence Rugby ! » Selon Pierre Taindjis, président du comité départemental, le problème vient du manque de terrains : « Quand vous avez une équipe une qui s’entraîne sur un demi-terrain, faute de stade… Donnez-moi des terrains et j’y mets du monde. » Cela explique peutêtre pourquoi la deuxième ville de France n’a que deux clubs pros dans l’élite : l’OM et le Cercle des nageurs.