« Le tournage était intense, il fallait que je ne rate rien »
Il a suivi la campagne de Mélenchon pour « L’Insoumis »
Le réalisateur Gilles Perret a suivi Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France insoumise, pendant trois mois lors de sa campagne pour l’élection présidentielle de 2017. Il revient pour 20 Minutes sur le tournage du documentaire L’Insoumis.
Comment avez-vous convaincu Jean-Luc Mélenchon de vous laisser le suivre pendant la campagne électorale ?
Je l’ai rencontré en 2012 pour le tournage du film Les Jours heureux. J’ai rencontré quelqu’un de très sensible, loin de l’homme politique. Je l’ai revu à la projection de mon film La Sociale, et c’est là que je lui ai proposé de le suivre pendant la campagne électorale. Il m’a dit : « Si c’est toi, alors OK. » Comment s’est passé le tournage ? C’était très sympa. Ce fut une super expérience de parvenir à une telle proximité avec un candidat qui pouvait arriver au deuxième tour. Il y a eu des grands moments de stress, à courir partout. Avec Jean-Luc Mélenchon, on ne s’ennuie jamais.
A la fin de la campagne, on voit JeanLuc Mélenchon ébranlé. Et vous ?
Je fais un métier passionnant, mais le tournage a été éprouvant. J’étais seul, sans preneur de son, il fallait donc que je pense à tout et, en même temps, que je discute avec lui, car il aime bavarder. Le tournage était vraiment très intense, il fallait que je ne rate rien.
Quelles ont été les réactions du public lors des avant-premières ?
Très bonnes. Beaucoup de spectateurs avaient des a priori sur le film, sur Jean-Luc Mélenchon. Cela engendre beaucoup de débats sur sa personne, sur la façon de faire le film et aussi sur la façon d’accéder au pouvoir et les stratégies à mettre en place.
Comment Jean-Luc Mélenchon a-t-il réagi au film ?
Il m’a dit : « Je n’ai pas à dire si c’est bien ou pas, mais je te remercie car ça retranscrit sincèrement ce qu’on a vécu et ce que je suis. Qu’on m’aime, ou pas, je suis comme ça. »